C’est mal parti. Au Sénat, les débuts de l’examen du projet de loi sur la transparence mettent d’ores et déjà en lumière la difficulté qu’aura la majorité pour faire adopter ce texte par la chambre haute.
Des aléas dans la navette parlementaire de ce texte - "une grande loi que nous votons là", dixit Bruno Le Roux - que le patron des députés socialistes et proche de François Hollande déplore.
Au point de mettre en garde les sénateurs sur "le mauvais signal" donné au moment où les affaires entachent encore un peu plus l’image des politiques.
Ainsi le député PS de Seine-Saint-Denis avise-t-il :
Je mets en garde le Sénat parce qu’il est en train de se passer un certain nombre de manœuvres, de procédures qui visent à dénaturer, qui visent à vouloir retarder ce texte.
Et de poursuivre, soulignant la dissidence des radicaux de gauche sur ce texte :
Ils ne devraient pas donner le signal de vouloir retarder ou de vouloir empêcher cette loi sur la transparence. Le Sénat a une majorité qui est compliquée. Une majorité à gauche mais avec une partie de la gauche, les radicaux, qui s’allie avec la droite pour empêcher l’examen de ce texte. Le signal est mauvais.
Contrairement à l’Assemblée nationale, où la gauche s’était montrée plutôt unie sur cette question de la transparence, Bruno Le Roux regrette "qu’il n’y ait pas une majorité claire au Sénat pour l’adoption de ces nouvelles règles".
En effet, alors que le texte est examiné depuis mardi au Palais du Luxembourg, le président des sénateurs RDSE (à majorité Radicaux de gauche) a annoncé que son groupe ne le votera pas. "Aucun membre du RDSE ne votera ce projet", a déclaré Jacques Mézard dont les 18 voix sont indispensables à la majorité gouvernementale.
Lors du scrutin public à l’Assemblée nationale, les députés PRG avaient déjà fait front commun avec l’opposition UMP/UDI en votant contre le texte présenté par Alain Vidalies, le ministre des relations avec le Parlement.