Jolie séance de lessive en famille pour Les Républicains, mardi 6 octobre, à l'occasion du bureau politique du parti au cours duquel le cas de Nadine Morano a occupé une partie des débats. "La France, pays de race blanche" : les propos de l'eurodéputée et les éventuelles sanctions à prendre contre elle ont permis à tout ce petit monde de s'en envoyer deux-trois derrière les genoux.
Les principaux protagonistes de cette *franche discussion* sont Nicolas Sarkozy, Nadine Morano et Jean-François Copé. L'ancien patron de feu l'UMP a rapidement tenté de mettre le sujet sur le tapis, recevant une fin de non-recevoir de l'actuel boss de la rue de Vaugirard :
Copé a tenté de lancer le sujet Morano au #BPLR... Sarkozy lui a dit que ce ce serait dans les questions diverses à la fin. #pansurlesdoigts
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 6 Octobre 2015
Copé tente d'aborder le cas Morano en bp. Sèchement renvoyé dans cordes par Sarkozy:"même toi tu dois respecter l'ordre du jour"
— Christine Ollivier (@coll7533) 6 Octobre 2015
Comme le rapporte une journaliste du Figaro, Jean-François Copé a ensuite tenté de défendre Nadine Morano, mettant Nicolas Sarkozy en garde contre une "jurisprudence désastreuse" s'il venait à la sanctionner. Ce qui a permis à l'ancien chef de l'État de ressortir un autre dossier : celui de Christian Vanneste, écarté de l'UMP par "JFC" après des propos homophobes.
Ca y est, @jf_cope commence à défendre #Morano. Il craint une "jurisprudence" désastreuse "directBP
— Judith Waintraub (@jwaintraub) 6 Octobre 2015
.#Sarkozy rappelle à @jf_cope qu'il n'a "pas hésité à virer #Vanneste" #LesRépublicains#directBP
— Judith Waintraub (@jwaintraub) 6 Octobre 2015
Au passage, le président de LR en a profité pour réhabiliter la contestée théorie des "pains au chocolat" de son prédécesseur, dont il avait déjà récemment estimé que ce n'étaient "pas des conneries" :
.#Sarkozy répond à @cope que les #PainsAuxChocolat ça n'était "pas aussi grave" que #Morano#directBP
— Judith Waintraub (@jwaintraub) 6 Octobre 2015
Mais le gros de l'explication a bien sûr opposé Nadine Morano et Nicolas Sarkozy eux-mêmes, dont les relations se sont quelque peu rafraîchies ces derniers mois. Refusant à nouveau de s'excuser et se défendant bec et ongles, l'ancienne ministre a balancé à son ancien champion quelques casseroles, de la désormais célèbre comparaison de la "fuite d'eau" pour désigner les migrants à sa garde à vue dans le cadre de l'affaire Bygmalion. En mode "et toi, t'as pas dérapé peut-être ?"
Ca continue à chauffer. #Morano rappelle à #Sarkozy qu'il a parlé de "fuite d'eau" à propos des migrants. #LesRépublicains#directBP
— Judith Waintraub (@jwaintraub) 6 Octobre 2015
#Morano a rappelé à #Sarkozy qu'elle avait toujours "été là" pour lui, même "pendant (sa) garde à vue" #LesRépublicains#directBP
— Judith Waintraub (@jwaintraub) 6 Octobre 2015
Sacrée ambiance, donc.
Finalement, Nicolas Sarkozy a laissé un ultime délai à son ancienne protégée pour éteindre l'incendie. Alors que la commission nationale d'investiture devrait, à la demande de l'ancien président, évincer Nadine Morano des listes pour les régionales en Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine (elle est tête de liste dans le département de Meurthe-et-Moselle), au cours d'une réunion mercredi soir, l'intéressée a encore quelques heures pour retirer ses propos par le biais d'une lettre. Si elle exprime des "regrets", comme le lui demande l'ex-chef de l'État, elle pourrait conserver son investiture.
On y croit moyennement.
[BONUS TRACK] "Casse toi pauv' con", le remix
Témoin de l'excellent état des relations entre Nadine Morano et Nicolas Sarkozy, ces propos de l'eurodéputée devant ses proches, cités par Le Canard Enchaîné mercredi 7 octobre :
"Sarko, il a perdu les pédales depuis longtemps. La preuve, en juillet, on ne l'a pas entendu sur la crise grecque, il a préféré aller au Cap Nègre, sans réunir le bureau politique. Et, sur les migrants, pareil : il a préféré aller en Corse. Si ça continue, les gens vont finir par lui dire : 'Casse toi, pauv' con!'
"