Nicolas Sarkozy accuse Nathalie Kosciusko-Morizet (et Alain Juppé) d'être responsables de la baisse d'adhérents chez LR

Publié à 21h16, le 06 octobre 2015 , Modifié à 21h21, le 06 octobre 2015

Nicolas Sarkozy accuse Nathalie Kosciusko-Morizet (et Alain Juppé) d'être responsables de la baisse d'adhérents chez LR
© Montage Le Lab via AFP

Mise en situation. Vous redevenez chef d'un parti politique après un retour espéré comme triomphal, mais malgré votre come-back, le nombre de vos adhérents est en baisse. Plusieurs solutions s'offrent à vous : a) ne pas trop évoquer le sujet, laisser la chose se tasser ; b) reconnaître que la dynamique n'est pas géniale mais promettre de régler ça vite fait, bien fait ; c) tout mettre sur le dos de votre numéro 2. 

Pour les besoins de l'exercice, voici un exemple concret. Confronté à cette situation peu confortable un an après son élection à la présidence de feu l'UMP, Nicolas Sarkozy a choisi l'option c, que l'on peut également qualifier de "solution offensive". Selon des propos tenus en bureau politique de Les Républicains le 22 septembre, et rapportés par Le Canard Enchaîné mercredi 7 octobre, le patron de l'opposition a en effet accusé Nathalie Kosciusko-Morizet (et Alain Juppé au passage) de porter "une lourde responsabilité" dans la baisse du nombre de militants encartés rue de Vaugirard. Et cela en raison de leur refus du "ni-ni" en cas de second tour PS-FN lors d'une quelconque élection. Il a ainsi pris à partie la vice-présidente déléguée du parti :

 

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Quand, avec Juppé, tu as appelé à voter socialiste en cas de duel PS-FN, il y a eu, à partir de ce moment-là, un trou dans les adhésions. Tu portes donc une lourde responsabilité dans cette baisse.

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Vous voilà dédouané de toute responsabilité. Bien joué. 

Dans le cas qui nous occupe, le propos n'a en tous cas rien d'anodin. Nicolas Sarkozy songe en effet à remanier en profondeur l’état-major de LR et à virer NKM, dont la "liberté de parole" est un peu agaçante à la fin. Et puis, revenu sur une ligne très droitière, il est opposé à Alain Juppé pour la primaire de la droite et du centre de 2016. Un maire de Bordeaux qui table sur son positionnement centro-compatible et que ses adversaires se plaisent à présenter en homme de gauche. Or, Nicolas Sarkozy compte au contraire sur le "noyau dur" de militants, dont il espère qu'il déteindra sur le reste des votants à la primaire.

Un "noyau dur" à qui il ne faudrait donc pas envoyer trop de signaux laissant à penser qu'il y aurait une quelconque forme de proximité avec le PS...

Du rab sur le Lab

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