DIVISER POUR MIEUX RÉGNER - Depuis 2012, deux camps s’affrontent avec véhémence. Certes, gauche et droite poursuivent leur petit jeu d’opposition, mais le vrai débat qui cristallise le quinquennat de François Hollande traverse surtout le Parti socialiste en particulier, et la gauche en général. Un fossé entre "deux gauches irréconciliables" , comme l’a qualifié Manuel Valls, qui explique vouloir faire la synthèse de tous les progressistes.
Dans ce contexte délétère à gauche, à un an de l’élection présidentielle, Jean-Pierre Raffarin, taquin, s’amuse à souffler sur les braises. Invité de BFM TV ce mardi 17 mai, ce soutien d’Alain Juppé pour la primaire de la droite s’est ainsi dit "heureux" de voir le PS s’éloigner de sa gauche communiste et écologiste. Il dit :
"Je suis heureux de voir que le Parti socialiste s’engage dans une séparation entre les deux gauches. Il y a une gauche qui est réformatrice, qui peut être la social-démocratie ; et puis il y a une autre gauche qui est plus enracinée dans la gauche de la gauche, qui prend ses racines dans le marxisme et cette gauche-là est dangereuse pour le pays, car aux confins de l’extrême gauche.
"
Et de poursuivre, en prenant l’exemple allemand :
"Cette évolution du Parti socialiste est saine. Les Allemands l’ont faite.
"
S’il le pense peut-être sincèrement, cette saillie n’est pas anodine alors que les prétendants de gauche à la succession de François Hollande sont légion. Ou la stratégie du "diviser pour mieux régner"… et aussi faire les affaires d’Alain Juppé.
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