Le PS appelle certains de ses candidats à se désister au second tour pour faire barrage au FN. Ce dernier dénonce automatiquement le prétendu "UMPS" et les "magouilles" du "système". Tout cela était prévu. Alors Nicolas Sarkozy est venu sur le plateau du JT de France 2, lundi 7 décembre au soir, pour "mettre les points sur les i" et faire passer un message : son parti et celui de François Hollande ne sont pas de mèche.
LR et son président avaient été très clair depuis le début, et ont officialisé leur position ce lundi : il n'y aura ni fusion avec la gauche ni retrait des listes LR arrivées en troisième position au premier tour. Si Solférino a décidé d'appeler trois de ses candidats distancés à jeter l'éponge, Nicolas Sarkozy n'a donc rien à faire là-dedans. C'est ainsi logiquement que l'ancien chef de l'État se refuse, par deux fois et à l'invitation de David Pujadas, à "dire merci" au PS. Il ajoute même cette formule un poil inattendue :
"C'est pas 'passe-moi la salade, j't'envoie la rhubarbe' !
"
On ne connaissait pas, mais on a compris l'essentiel. Nicolas Sarkozy insiste très fortement :
"D'abord, le Parti socialiste ne retire pas ses candidats partout, il y a des endroits où il ne retire pas ses candidats, c'est son choix. [...] Le Parti socialiste a pris sa décision, je la respecte. Nous avons pris notre décision. [...] Y'a pas d'accord entre nous. Y'a pas d'accord entre nous, y'aura pas de combine. Ils l'ont fait sans que nous ne leur demandions rien, dans la clarté de leur décision.
"
Plus tôt, il avait affirmé son refus de "la combinazzione" et des "arrangements dans le dos des électeurs". Ça, c'était donc destiné aux électeurs du FN.
Mais Nicolas Sarkozy parle aussi longuement à ses électeurs à lui. Il fustige la politique du gouvernement, s'indigne d'avoir été villipendé, à l'époque, lorsqu'il avait créé le ministère de l'Identité nationale ou son discours de Grenoble (dont il parle décidément beaucoup ces derniers temps). Il dit aussi à ses militants :
"Il y a un deuxième tour, il faut se battre. Dans toutes ces régions [où le FN est en tête], il n'y a pas de fatalité à la victoire d'un candidat du Front national.
"
"Nous sommes les seuls à pouvoir rassembler face au FN", assure encore Nicolas Sarkozy. Au tout début de son interview, il avait reconnu sa "déception" de ne pas être clairement la première force poltiique du pays :
"Il y a deux grandes forces politiques, c'est une déception pour nous mais il y a deux grandes forces politiques et la seule qui peut faire barrage au FN, c'est nous.
"