Jean-Pierre Masseret refuse de retirer sa liste. Le candidat socialiste en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine se maintient donc pour le second tour, dans une triangulaire face à Florian Philippot et Philippe Richert (LR). Mais il n'aura pas le soutien du PS.
Depuis lundi 7 septembre au matin, lendemain d'un premier tour qui l'a vu terminer en troisième position, Jean-Pierre Masseret reçoit les appels à se désister de la part de son propre camp, afin de faire barrage au Front national (en tête avec 30% des voix), comme Pierre de Saintignon et Christophe Castaner l'ont fait dans le Nord et en Paca. Rien n'y a fait. Alors sur BFMTV, lundi soir, Jean-Christophe Cambadélis va plus loin. Il appelle clairement à voter pour le candidat de la droite face à Florian Philippot :
"- Ruth Elkrief : Vous appelez à voter pour Philippe Richert ?
- Jean-Christophe Cambadélis : Oui, bien sûr. Si on se retire, c'est pour que l'autre gagne, c'est évident.
"
Plus tôt dans l'après-midi, le patron des sénateurs PS Didier Guillaume avait dit la même chose à une journaliste d'iTélé :
Didier Guillaume: "si Masseret se maintient ds le gd Est, il n'engagera pas le PS, nous appellerons nos électeurs à voter Philippe Richert"
— Myriam Encaoua (@Myriamencaoua) 7 Décembre 2015
Selon Jean-Christophe Cambadélis, tenter le coup au second tour dans une triangulaire revient à "prendre le risque de faire passer Philippot". "Et je ne crois pas que Jean-Pierre Masseret, après une vie consacrée à la gauche, souhaite, à 71 ans, terminer par la victoire de monsieur Philippot", a-t-il encore justifié.
De son côté, Jean-Pierre Masseret a déposé sa liste en préfecture ce lundi, actant définitivement sa décision. Le patron du PS souhaite toutefois tenter de le convaincre jusqu'au bout, soit la date limite de dépôt des listes, mardi à 18 heures. "On va continuer à convaincre", dit "Camba", sans grande conviction toutefois.
Le député de Paris explique encore sa démarche :
"On fait pas ça de gaieté de coeur. Mais se maintenir, c'était la victoire de Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen et Philippot. Et qu'est-ce qu'on aurait dit à la fin ? Que le Parti socialiste avait aidé l'extrême droite à conquérir des régions. Tout le monde peut comprendre ce raisonnement. Il faut voir l'intérêt général et l'intérêt du pays.
"
Et de préciser que "comme la droite ne veut faire aucun geste pour le front républicain, à part Jean-Pierre Raffarin et Nathalie Kosciusko-Morizet [voir ici, ndlr], c'est au Parti socialiste de prendre ses responsabilités, et nous avons pris les nôtres."
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