Régionales : Raffarin s’oppose à Sarkozy et appelle au front républicain, notamment en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

Publié à 08h39, le 07 décembre 2015 , Modifié à 12h58, le 07 décembre 2015

Régionales : Raffarin s’oppose à Sarkozy et appelle au front républicain, notamment en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

FRONT RÉPUBLICAIN - L’unité de Les Républicains autour de la position de Nicolas Sarkozy, qui refuse "toute fusion" et "tout retrait" des listes LR, est plus que fragile. Déjà de nombreuses voix dissonantes se font entendre dans l’opposition, dont celle qui porte de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Sur France Inter ce lundi 7 décembre, le sénateur de la Vienne appelle les listes arrivées en troisième position à se retirer pour éviter, autant que faire se peut, le FN de remporter des régions. Il pense notamment à Dominique Reynié, troisième en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

C'est un Jean-Pierre Raffarin énervé et inquiet qui dit, anticipant les débats houleux en bureau politique de LR ce lundi et ayant conscience que sa position n'est pas forcément unanimement partagée au sein de son parti :

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Quand on est troisième, on se retire. On fait le front. Il faut apporter de l’attention au pays. La haine entraîne la haine, la guerre appelle la guerre. Il faut se rendre compte qu’on est parti dans une spirale de violence. Et la violence on ne sait pas où ça conduit mais ça amène au pire.

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Et d’insister :

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Je pense que dans ces situations extrêmement grave, il faut être clair et lisible. Quand on est troisième, on laisse le match entre les deux pour que les républicains puissent se rassembler. Reynié ? Il y a des principes. J’ai toujours été marqué par René Char qui avait vu les drames du nazisme dix ans avant les autres. Il y a des producteurs de haine et des producteurs de paix. Il faut être dans le camp des producteurs de paix. Le monde est trop dangereux pour accompagner la haine. Quand on peut empêcher le FN par son retrait, il faut empêcher le Front national. On ne peut pas laisser ce parti s’enraciner dans nos territoires de France.

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L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, nommé à Matignon après la présidentielle de 2002 et la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour, livre ainsi ce lundi une analyse pessimiste et sombre de la situation. Pour lui, tous les partis de gouvernement sont coupables et doivent "revoir leur stratégie" face au Front national. Et Jean-Pierre Raffarin d'évoquer en plus d'une crise économique et sécuritaire "une crise politique". Il appelle par ailleurs François Hollande à "être comme Jacques Chirac en 2002" et à "en tirer toutes les leçons". C'est-à-dire, prendre Jean-Pierre Raffarin comme Premier ministre ?

[Edit 13h]

Lors du bureau politique de LR, seuls Jean-Pierre Raffarin et Nathalie Kosciusko-Morizet ont donc défendu le retrait des listes arrivées en troisième position. Tous les autres ténors se sont rangés au "ni-ni" et c'est cette ligne qui a été officiellement adoptée. Le sénateur de la Vienne "accpete la décision de la majorité", tout en la regrettant amèrement. 

Invité à réagir sur BFMTV à la mi-journée, il estime que les logiques politicennes auraient dû s'effacer devant la nécessité de faire barrage au FN. Il a expliqué :

 

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La question n'est pas celle des partis mais c'est la question de la France. La France est à la dérive. [...] Je crois qu'aujourd'hui, c'est la crise qui existe en France [...] qui doit impliquer nos décisions et c'est pas aux primaires de nous gouverner, je crois. 

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Voilà pour Sarkozy, Juppé, Fillon, Le Maire et les autres. Son raisonnement semble aussi s'appliquer aux autres partis et aux "calculs politiques" en général. Privilégier ces derniers, c'est selon lui faire un cadeau à Daesh :

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On voit bien que les terroristes, que tous ceux qui essaient d'assassiner notre démocratie, ils parient sur notre faiblesse, ils parient sur nos divisions ! Et donc ils se frottent les mains quand ils voient le pays affaibli. On va pas donner ce triomphe aux terroristes ! Et donc il est très important aujourd'hui qu'on se ressaisisse mais qu'on ne se ressaisisse pas pour des calculs politiques, qu'on se ressaisisse pour donner des solutions au problème de l'impuissance de la République.



La question aujourd'hui n'est pas d'aimer la politique, mais d'aimer la France et de régler les problèmes de la France

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