Invité à l'université Panthéon-Assas le 23 février, Alain Juppé a régalé l'auditoire de ses saillies, pour son plus grand bonheur mais pas forcément celui des autres membres de son parti. Devant les étudiants, le maire de Bordeaux a ainsi interrompu sa conférence pour répondre à l'appel d'un certain Paul Bismuth, le pseudonyme utilisé par son adversaire Nicolas Sarkozy lors de ses conversations avec son avocat. Ce qui donne :
"- Paul Bismuth : C'est bien beau d'être en tête des sondages. Mais en quoi ça serait lui, le meilleur candidat de la droite, hein ?
- Alain Juppé : Eh bien, pour répondre à cette question, je fais confiance aux électeurs de la primaire. Et pas exclusivement à M. Bismuth. […] Si c'est 500.000 [votants à la primaire des 20 et 27 novembre prochains] , M. Bismuth a toutes ses chances. Si c'est 3 millions, j'ai toutes mes chances.
"
Une pique qui n'est pas du goût de tout le monde, à commencer par Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine. "Il aurait probablement mieux fait de ne pas rentrer dans ce jeu, a-t-il déclaré au Scan du Figaro . Je le dirai d'ailleurs devant la Haute autorité" de la primaire de la droite et du centre, instaurée en décembre 2015 pour restaurer la crédibilité du parti après le bras de fer entre Copé et Fillon pour la présidence des Républicains.
A neuf mois de la primaire de la droite et du centre, qui opposera entre autres (probablement) Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, l'ancien secrétaire d'Etat chargé des relations avec le parlement a par ailleurs délivré quelques conseils bien sentis :
"Les primaires sont un bon système à condition que ça ne devienne pas une guerre de tranchées. Que chacun défende ses convictions sans le faire par rapport aux autres. D'autant que je ne suis pas sûr que ça fasse gagner des voix. Les militants détestent les dérapages et ceux qui divisent.
"
Autrement dit, il va falloir changer d’attitude et se détendre un peu.