Décès de Charles Pasqua : les réactions politiques

Publié à 21h30, le 29 juin 2015 , Modifié à 12h24, le 30 juin 2015

Décès de Charles Pasqua : les réactions politiques
© LIONEL BONAVENTURE / AFP

L'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua est décédé lundi 29 juin, comme l'annonce Le Pointconfirmé par l'AFP. La famille du défunt a transmis le communiqué suivant :

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Il s’est éteint à l’hôpital Foch de Suresnes dans les Hauts-de-Seine, où il résidait, dans ce département qu’il avait façonné par sa ferme volonté d’inscrire l’action politique en réalisations concrètes et ambitieuses. Il est toujours resté fidèle à son engagement gaulliste dans la Résistance contre l’occupant nazi. Pour lui, la politique était un combat au service de la France, dans la fidélité à ses compagnons, dans le respect de ses adversaires dès lors qu’ils étaient animés, comme lui, par la conviction et le courage.



Nous avons eu le privilège de connaître l’homme privé si attentif aux autres et si extraordinaire professeur d’optimisme. Tous ceux qui l’ont approché savent combien Charles Pasqua pouvait rendre les âmes fortes et savait consoler les malheurs par sa joie de vivre. Seules les offenses faites à la France et à l’honneur ternissaient son regard bienveillant face à toutes les épreuves. Il aurait souhaité en ce jour si douloureux pour nous que ses amis ne cèdent pas au chagrin mais gardent de lui une image fidèle et que, pour lui, ils perpétuent son dévouement à une certaine idée de la France.

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Décédé des suites d’un problème cardiaque, il était âgé de 88 ans. Il fut ministre de l'Intérieur du gouvernement Balladur (1993-1995) et du gouvernement Chirac (1986-1988) avant cela. Charles Pasqua avait également été sénateur et député des Hauts-de-Seine

Gaulliste et souverainiste, il fut l'un des mentors de Nicolas Sarkozy dans le département après avoir été également un proche de Jacques Chirac (avant la rupture en 1990 lors d'un congrès RPR) puis d'Edouard Balladur avant de quitter la scène politique en 2011. La fin de sa carrière politique avait été marquée par de nombreuses affaires judiciaires où son nom était évoqué, sans pour autant aboutir à des peines de prisons fermes.

Sa dernière présence politique remonte au 30 mai lors du congrès fondateur de Les Républicains où il avait fait une apparition, applaudi par les militants. 

Dans une déclaration publiée par Europe 1 mardi, Jacques Chirac dit toute sa tristesse de perdre "un compagnon et un ami" :

 

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Jacques Chirac a appris avec une très grande tristesse la disparition de Charles Pasqua. C'est un homme de conviction, de passion pour la France, un grand serviteur de l' État, qui s'en va. Jacques Chirac perd un compagnon et un ami. Bernadette et Jacques Chirac s'associent au deuil de la famille et présentent à son épouse Jeanne leur très sincère sympathie.

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Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy a fait part de sa "très grande tristesse" et sa "très vive émotion". Le président de Les Républicains écrit :

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Gaulliste, homme d'engagement et de convictions, Charles Pasqua aura marqué de son empreinte la vie politique et publique de la Vème République. Il était l'incarnation d'une certaine idée de la politique et de la France, faite d’engagement, de courage et de convictions. Ce soir, la France perd l'un de ses plus grands serviteurs. [...]



Nous le savions affecté par la récente disparition de son fils. Il y a encore peu de jours, en dépit de la fatigue et de la maladie, il avait tenu à participer au Congrès fondateur des Républicains, illustrant la vivacité du lien qui l’unissait à notre famille politique. J'adresse publiquement mes condoléances les plus émues à sa famille et à ceux qui l'ont soutenu et admiré. Je veux leur dire à quel point il aura marqué mon engagement politique.

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Le 30 juin au matin, c'est Manuel Valls qui a rendu hommage à Charles Pasqua via un tweet :

Les première réactions à ce décès ont d'abord émané principalement de la droite. L'un des premiers à réagir a été le député Éric Ciotti faisant part de sa "très grande émotion".

Christian Estrosi a fait part de sa "peine immense" suite à la disparition de Charles Pasqua, avant d'évoquer l'autorité de ce dernier face au terrorisme :

Nicolas Dupont-Aignan évoque sa "tristesse" :

Alain Juppé évoque une "figure de la vie politique" avant de confesser avoir été "impressionné" par l'ancien ministre :

Au micro de France Info, Patrick Balkany, maire de Levallois dans les Hauts-de-Seine, dit :

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Nous sommes tous effondrés, les élus des Hauts-de-Seine. Charles Pasqua était notre père a tous.

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Son épouse, Isabelle Balkany, a également exprimé toute son émotion via un billet Facebook dans lequel la conseillère générale des Hauts-de-Seine parle de "Charlie" comme d'un "père de cœur". On y apprend notamment que Charles Pasqua l'avait surnommée sa "Géo Trouvetout" lorsqu'elle était jeune élue :

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Ce soir, j'ai perdu pour la deuxième fois un père, mon père de cœur, celui qui m'a chuchoté un jour la plus belle chose que l'on m'ait dite : "Ne le répétez pas, mais si j'avais eu une fille, j'aurais aimé que ce soit vous..."
Charlie, vous me manquez déjà tant !

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Thierry Mariani, député LR, considère que "les gaullistes et les anciens du RPR sont orphelins" :

Xavier Bertrand, député LR, évoque un "patriote" :

Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, les hommes comme Charles Pasqua sont "trop rares" dans le paysage politique :

Sur son blog, François Fillon a rendu hommage en publiant un communiqué titré "la mort de Charles Pasqua me fend vraiment le cœur" disant ceci :

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Avec la disparition de Charles Pasqua nous perdons une figure du gaullisme, un compagnon de la France toujours libre, la France populaire et fière de son drapeau et de ses valeurs. [...] Ce soir, sa mort "me fend vraiment le coeur". J'adresse à sa famille et à ses amis l'expression de mes sentiments attristés.

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Bruno Le Roux est le premier socialiste à s'exprimer sur ce décès :

Le Front national, par l'intermédiaire de Florian Philippot et le Rassemblement Bleu Marine avec Gilbert Collard ont également rendu hommage à l'ancien ministre :





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