Le premier à avoir dégainé sur le sujet était Claude Bartolone, candidat PS aux régionales en Ile-de-France et président de l’Assemblée nationale. Il pronostiquait que "le FN sera au deuxième tour de l’élection présidentielle" en 2017. C’était en octobre 2015. Moins d’un mois plus tard, l’iconoclaste député PS Malek Boutih allait plus loin et prédisait une victoire élyséenne de Marine Le Pen en 2017.
Maintenant que le FN a fait un gros coup au premier tour des élections régionales – malgré le pari du visionnaire Jean-Christophe Cambadélis , virant en tête dans six régions , un ministre aussi pense qu’il existe "un risque" de voir la présidente du FN succéder à François Hollande.
Sur iTélé, ce lundi 7 décembre, Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, craint une victoire du parti d’extrême droite. Interrogé sur la une de Libération qui évoque cette hypothèse, ce membre du gouvernement lâche, dépité :
"Ça peut se faire… oui. Il y a un risque Front national. Il faut comprendre la réalité profonde du vote FN. Et arrêter de dire que ce sont des gens qui sont en colère. Le risque existe.
"
Il souligne par ailleurs que le vote FN "n’est plus l’expression d’un vote de colère" et qu’il y a désormais "une adhésion durable, répétée élections après élections". "C’est très inquiétant parce que c’est l’état moral d’un partie du pays qui décroche des solutions classiques, républicains, pour aller se réfugier vers des illusions de fermeture sur soi", renchérit-il.
Et de minimiser, en guise de conclusion, la responsabilité de la gauche au pouvoir depuis 2012 :
"Ce n’est pas le bilan du quinquennat Hollande. C’est le bilan d’une situation. Il y a un effet de période, marquée par des grandes angoisses au plan de la sécurité, des grandes angoisses au plan de l’immigration.
"