LEAVE THOMAS THÉVENOUD ALONE - Le cas Thévenoud reste un sujet sensible pour la majorité et le gouvernement. Secrétaire d'État météoritique et démissionné pour cause de *petits soucis* avec l'administration fiscale, celui qui n'appartient plus au groupe socialiste à l'Assemblée nationale a annoncé qu'il se représenterait aux législatives de 2017. Ce contre quoi Emmanuel Macron ne protestera pas.
Invité d'Europe 1 mardi 10 novembre, le ministre de l'Économie n'a certes pas délivré un vibrant réquisitoire en faveur de l'élu de Saône-et-Loire - "je condamne évidemment ce qu'il a pu faire", a-t-il expliqué - mais a tout de même expliqué qu'il avait été "sanctionné pour ses fautes", et que la "procédure fiscale" en cours à son encontre était "suffisant[e]". Pour Emmanuel Macron, les manquements de Thomas Thévenoud pour cause de "phobie administrative" ne sont d'ailleurs "pas incompatibles" avec un mandat de député. En conséquence de quoi le ministre iconoclaste se refuse à "hurler avec les loups" contre le député ex-socialiste.
Voici ce que le ministre a expliqué au micro de Thomas Sotto :
"- Emmanuel Macron : Il y a des procédures qui sont en cours. Je condamne évidemment ce qu'il a pu faire. Maintenant, je pense qu'il a été sanctionné pour cela. Il y a une procédure qui vit sa vie mais je ne suis pas pour l'opprobre public. Thomas Thévenoud, il a commis des fautes. Il a politiquement payé pour cela.
- Thomas Sotto : Il est resté député, cela dit...
- Emmanuel Macron : Mais il a été élu par les Françaises et les Français comme député, et ce qu'il a fait n'est pas incompatible avec cela. Il se représentera devant le suffrage universel et ce sont ses électeurs qui le choisiont. Il a été sanctionné comme responsable politique en sortant du gouvernement, il y a une procédure fiscale qui est en cours, je crois que c'est suffisant. Je veux dire par là qu'il faut proportionner les choses et je n'aime pas hurler avec la meute, voilà. Il a été sanctionné, ce qu'il a fait est mal, je crois qu'il l'a dit, mais il...
- Thomas Sotto : Mais il a sa place à l'Assemblée ?
- Emmanuel Macron : Écoutez, il a la place que lui ont donnée les Françaises et les Français mais moi je ne hurlerai pas avec les loups.
"
[BONUS TRACK] Emmanuel le bienveillant
Il n'a vraiment pas envie de dire du mal de qui que ce soit, Emmanuel Macron. Interrogé plus tard sur l'attaque de Martine Aubry à son encontre (son fameux "ras-le-bol"), le ministre de l'Économie y oppose sa "bienveillance" et se refuse à tout "commentaire" ou "petite phrase" :
"J'ai pas de commentaire à faire. Moi je suis dans mon action, dans le travail gouvernemental, et je pense que ce serait indécent, dans le rôle qui est le mien, de perdre du temps à des commentaires, quels qu'ils soient.
Il y a parfois des attaques ad hominem. Moi, j'ai une caractéristique depuis que j'ai commencé à être dans la politique, c'est la bienveillance. Ça aide beaucoup dans la vie. Quand on est bienveillant, on est ouvert. Vous ne m'avez jamais entendu dire des petites phrases ou attaquer l'une ou l'autre parce que je pense que ce n'est plus ce qu'attendent nos concitoyens. Je pense que ce qu'il faut c'est expliquer le monde dans lequel on est, expliquer ce qu'on veut faire, donner une vision, faire des réformes. C'est à cela que ça sert, la vie politique, pas à faire des petites phrases ou à s'invectiver.
"
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