COMPARAISON N’EST PAS RAISON – Si François Hollande décide de concourir à sa propre succession, il devra passer par la case primaire. Une primaire du PS dans laquelle le chef de l’Etat risque de se confronter à plusieurs candidats de l’aile gauche du parti de la rue de Solférino qui ne manqueront pas de taper sur son bilan et sa politique économique. Une forme de procès du quinquennat de la part des Montebourg, Hamon, Filoche et Lienemann.
C’est dans cet esprit que le député PS Gilles Savary ose une comparaison qui peut sembler exagérée avec… le procès de Nuremberg. Dans les colonnes de L’Opinion de ce jeudi 29 septembre, l’élu socialiste girondin, pour qui l’humour est "l’anticorps" de François Hollande contre "les coups" et "la solitude du pouvoir" , fait donc ce parallèle historique douteux :
"C’est (la primaire, ndlr) un supplice public auquel on convoque le Président sortant, une sorte de tribunal de Nuremberg. Ce sera une machine à le dégommer.
"
Sur le fond, on ne peut le contredire, la primaire pourrait tourner à un "tout sauf Hollande" comme la primaire de droite tourne au "tout sauf Sarkozy". Mais sur la forme, oser comparer la primaire du PS avec le tribunal militaire international qui a jugé 24 des principaux cadres du régime nazi après la fin de la Seconde Guerre mondiale peut paraître un tantinet too much.
Une fois de plus, les politiques nous montrent leur capacité impressionnante à atteindre le point Godwin et à évoquer les "heures les plus sombres de notre histoire" pour analyser la période actuelle. Avec plus ou moins de pertinence.