Deux maires Les Républicains ont fait savoir qu’accueillir des réfugiés, pas de problème, ils sont pour, mais seulement s’ils sont chrétiens. Une décision que "comprend" l’ancien Premier ministre aujourd’hui sénateur, Jean-Pierre Raffarin.
Bernard Cazeneuve ne fait pas preuve de la même mansuétude. Ni de la même compréhension pour Yves Nicolin , député-maire LR de Roanne, et Damien Meslot , député-maire LR de Belfort, qui ont établi cette distinction entre les réfugiés politiques. Invité de France 2 ce mardi 8 septembre, le ministre de l’Intérieur a ainsi condamné les déclarations de ces maires désireux d'accueillir des réfugiés "à condition qu'il soient chrétiens", qualifiant cette distinction entre chrétiens et non chrétiens de "funeste". Il dit :
"Cette distinction, je ne la comprends pas, je la condamne et elle me paraît funeste. Il y a une situation en Syrie où toute une série de minorités sont persécutées. Les chrétiens d'Orient doivent être accueillis mais il y a aussi des musulmans qui sont persécutés et il y a d'autres minorités qui le sont avec le même degré de barbarie.
"
Bernard Cazeneuve a également rappelé la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, selon laquelle "quiconque est persécuté doit pouvoir être accueilli". "La France doit pouvoir accueillir dans ses villes tous ceux qui sont persécutés quelles que soient leurs religions, leurs histoires", a-t-il poursuivi.
Quelques maires ont proposé lundi d'accueillir des réfugiés dans leur ville, à condition qu'ils soient chrétiens, l'un d'eux évoquant le risque "terroriste" pour justifier ce choix. Le député-maire de Roanne Yves Nicolin (Les Républicains) a expliqué que sa ville pourrait "accueillir peut-être une dizaine de familles mais à la condition qu'il soit bien question de réfugiés chrétiens qui sont persécutés parce que chrétiens en Syrie par Daesh". Quant au député-maire de Belfort, Damien Meslot (Les Républicains), il a affirmé qu'il réfléchissait à accueillir des "familles de chrétiens syriens et de chrétiens d'Irak", parce qu'ils sont "les plus persécutés".
Face à l'afflux de réfugiés en Europe, François Hollande a annoncé lundi lors de sa sixième conférence de presse semestrielle que la France était prête à accueillir 24.000 réfugiés en deux ans. L'affectation des demandeurs d'asile sur les lieux d'hébergement est attribuée par l'OFII (Office français de l'immigration et de l'intégration), et ce ne sont pas les maires qui choisissent qui peut être accueilli sur le territoire de leur commune, a par ailleurs rappelé à l'AFP le ministère de l'Intérieur.
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