Valérie Pécresse raconte avoir déjà "giflé un frotteur dans le métro"

Publié à 10h20, le 16 janvier 2018 , Modifié à 11h23, le 16 janvier 2018

Valérie Pécresse raconte avoir déjà "giflé un frotteur dans le métro"
© AFP

À en croire certain(e)s, et notamment les signataires d'une récente tribune hautement polémique, les femmes pourraient très bien ne pas faire attention aux hommes qui frottent leur sexe contre elles dans le métro, considérer cela comme un "non-événement" voire la simple "expression d’une grande misère sexuelle". Un argument invalide selon 1) la loi française, au titre de laquelle ces gestes sont des agressions sexuelles, et 2) le discours de beaucoup de gens, en particulier Valérie Pécresse. Car pour cette dernière, "les frotteurs, c'est glauque et ça doit être condamné". Simple, basique.

Sur franceinfo mardi 16 janvier, la présidente LR de la région Île-de-France est interrogée sur cette fameuse tribune publiée par Le Monde une semaine plus tôt et intitulée "Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle". Les femmes signataires de cette tribune, parmi lesquelles on trouve Catherine Deneuve, "ne doivent pas prendre souvent le métro", cingle tout d'abord Valérie Pécresse. Qui enchaîne :

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Je comprends l'esprit de la tribune, c'était de dire : 'Ne déclenchons pas la guerre des sexes en libérant la parole des femmes'. Ça, évidemment, on est toutes d'accord et je pense que vous l'êtes aussi, messieurs. L'idée c'est évidemment pas de déclencher la guerre des sexes, c'est évidemment pas de revenir au puritanisme, mais enfin, faut appeler un chat un chat. Et une femme qui prend les transports en commun - et vous savez que je suis responsable des transports en commun [au niveau régional, ndlr] -, beaucoup de femmes se sentent en insécurité, beaucoup de femmes se sentent salies et humiliées par ces gestes profondément déplacés de ces hommes qui se frottent contre elles.

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Puis elle ajoute :

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Donc le sujet des frotteurs est un sujet. Moi, il m'est déjà arrivé de gifler un frotteur dans le métro et j'en ai pas honte et je le referai. Quelqu'un qui avait essayé de mettre sa main sous ma jupe, oui.

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Un récit personnel anti-banalisation du harcèlement et des agressions sexuels dont les femmes font l'objet au quotidien, qui s'inscrit dans la lignée de la "parole radicalement féministe" que Valérie Pécresse entend aujourd'hui porter, constatant que "l'émancipation des femmes régresse".

Et on écrit bien "aujourd'hui", car l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy n'a pas toujours été en pointe sur la question du féminisme. On se souvient par exemple de cette déclaration sur un gyropode, essayé lors du forum Futur en Seine, en juin 2016. "Ça a l'air complexe. Si ce n'est pas fait pour les femmes… Vous excluez la moitié de la population, vous savez, si c'est trop compliqué", avait-elle estimé.



En 2013, dans Le Journal des femmes, elle regrettait la possibilité pour les pères de prendre un congé parental de six mois. "Pensez-vous que le plus grand nombre sont les pères qui ont envie de changer des couches ?" s'était-elle interrogée.

Et personne n'a oublié cette fabuleuse sortie, durant la campagne des régionales, en 2015. Alors qu'elle nettoyait un ancien camp de Roms à Aulnay-sous-Bois, la tête de liste en Île-de-France avait, l'œil bien plongé dans la caméra, prononcé cette phrase rentrée depuis dans la postérité :

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Moi je veux une région propre. Rien de tel qu'une femme pour faire le ménage.

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On pourrait aujourd'hui ajouter : rien de tel qu'une femme pour gifler un frotteur.



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