MOMENT GÊNANT - On le sait, Manuel Valls et ses proches ont tout tenté pour envoyer Martine Aubry au casse-pipe des régionales dans la nouvelle grande région Nord et affronter Marine Le Pen. Au final, la maire de Lille a tenu bon, soutenant son candidat et adjoint, Pierre de Saintignon. Mais, alors déjà que le PS est très colère contre les articles de presse qui fleurissent sur leur dilemme de l’entre-deux-tours dans les régions où le FN risque de l’emporter et où le PS arriverait en troisième position : aider la droite ou l’extrême droite. Une alternative qui se résume à : faire passer le FN et avoir des élus régionaux ou faire passer la droite en se retirant en n’ayant aucun élu pendant six ans.
Fort de ce débat actuel, Manuel Valls a réussi à plomber Pierre de Saintignon pendant son débat des régionales face à Marine Le Pen et Xavier Bertrand sur iTélé et Europe 1. Comment ? En faisant une interview pile au même moment sur RFI et balancer, à nouveau, que la gauche fera tout pour empêcher que le FN remporte une région. Une sortie qui vaut aussitôt une dépêche, que lit à l’antenne Jean-Pierre Elkabbach en plein débat.
Interrogé sur ce "hors de question de laisser le FN gagner une région" du Premier ministre, qui sous-entend que s’il arrivait troisième, Pierre de Saintignon aurait à se désister pour Xavier Bertrand, le candidat socialiste tente tant bien que mal de dire que, non, il n’a pas d’ores et déjà prévu de se retirer du second tour et qu'il pense encore à la victoire. Un moment isolé par le Lab :
Pour faire bonne figure, Pierre de Saintignon affirme d’abord que "Monsieur Valls a tout à fait raison". "C’est pour ça que je me bats (battre le FN, ndlr)", ajoute-t-il, avant de préciser, un tout petit peu énervé :
"Et je pense qu’au soir du premier tour, on sera en mesure de vous démontrer qu’on va gagner. Ça veut dire qu’il faut qu’elle (la gauche, ndlr) se rassemble. Qu’elle fasse un bon premier tour. C'est ma responsabilité. C'est ma responsabilité.
"
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