Dans sa loi sur la transparence, François Hollande avait, dans un premier temps, voulu interdire le cumul d’un mandat parlementaire avec toute activité professionnelle. Avant d’y renoncer . Dans le projet, l’exécutif souhaitait ainsi que les parlementaires "mettent entre parenthèse" leur métier d’origine , selon les mots d’alors de Najat Vallaud-Belkacem. Rien de tout cela dans la loi de moralisation de la vie publique présentée par François Bayrou, dans laquelle il est proposé que les parlementaires ne puissent plus débuter une activité de conseil en cours de mandat .
Tous se trompent lourdement, selon Bernard Debré. Pour celui qui a été député RPR puis UMP et LR depuis 1986, il faut absolument que les parlementaires puissent continuer d’exercer leur métier. C’est même cette déconnexion avec le monde professionnel qui, selon lui, a lourdement discrédité le politique. Invité de LCP ce vendredi 16 juin, le député sortant de Paris prend un exemple personnel, inattendu et improbable pour appuyer sa démonstration :
"Dans la loi de moralisation, monsieur Bayrou voudrait que les députés n’exercent plus leur métier. Comment voulez-vous qu’un député issu de la société civile fasse trois mandats, c’est-à-dire 15 ans, et au bout de 15 reprenne son métier. Il ne le reprendra jamais. Vous me voyez en train de reprendre mon métier de chirurgien au bout de 15 ans d’arrêt. Bah je vais tuer tout le monde !
"
Une saillie à voir en vidéo, isolée par LCP :
.@Bernard_Debre : "Vous me voyez reprendre mon métier de chirurgien au bout de 15 ans, mais je vais tuer tout le monde !" #NonCumul#PolMatpic.twitter.com/ip8vP1GWyw
— LCP (@LCP) 16 juin 2017
"Beaucoup de députés n’avaient pas de métier", ajoute-t-il pour expliquer le désamour des Français pour leurs élus et les records historiques d’abstention. "Il faut qu’ils soient issus de la société civile, il faut qu’ils aient un métier et qu’ils l’exercent pendant qu’ils sont députés", poursuit-il encore avant de conclure :
"Oui, nous pouvons exercer un métier en même temps que celui de député. Il faut faire attention aux conflits d’intérêt.
"