Il y a 15 ans, déjà, le candidat du Front national accédait au second tour de l'élection présidentielle. Rebelote cette année. Mais on peut voir que les réactions ne sont plus les mêmes. En 2002, les rues s'emplissaient et la jeunesse emmerdait le Front national au son de Damien Saez. En 2017, les rues sont vides, si ce n'est quelques anticapitalistes qui, dimanche soir, ont tenté de reprendre la Bastille .
Autre symbole : il y avait aussi cette une de Libération devenue iconique, le visage de Jean-Marie Le Pen avec, au-dessus, en grosses lettres blanches, un "NON" sans équivoque. Cette année, Libé est plus soft et met l'autre finaliste en une.
Quelque chose d'autre montre que les temps ont changé : la différence de tonalité entre les discours de Jacques Chirac, le 21 avril 2002, et d'Emmanuel Macron le 23 avril 2017. Si l'ancien Président se voulait grave face au danger que présentait selon lui la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, le candidat d'En Marche ! loue plus volontiers son succès du premier tour , remercie ses militants et appelle au rassemblement pour le second - qu'il semble penser avoir déjà gagné . Le contraste entre celui qui était déjà Président depuis 7 ans et celui qui aspire à le devenir est saisissant. À noter également que depuis 2013, les sondages placent régulièrement Marine Le Pen en tête du premier tour de l'élection présidentielle alors que le succès de Jean-Marie Le Pen en 2002 n'était ni attendu, ni prévu.
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