JE M'VOYAIS DÉJÀ - Dimanche 23 avril, Emmanuel Macron est arrivé en tête du premier tour avec entre 23 et 24% des voix, devançant Marine Le Pen (entre 21,6 et 23%). Le leader d'En Marche ! est donc qualifié pour le second tour de la présidentielle. Mais à entendre le discours qu'il a prononcé dans la soirée, on aurait pu croire qu'il avait déjà été élu Président.
Emmanuel Macron est arrivé devant ses supporters sur scène en compagnie de son épouse Brigitte, le couple se faisant longuement applaudir par la foule. "Voilà. Voilà...", a commencé le vainqueur du soir.
Et de poursuivre, comme si son arrivée à l'Élysée était déjà certaine :
"Le peuple de France s'est exprimé. [...] Je mesure l'honneur et l'insigne responsabilité qui me revient.
"
Il s'est aussi adressé aux militants et membres de son mouvement En Marche !, leur délivrant un message qui ressemble fort à des adieux d'un homme qui vogue déjà vers d'autres horizons :
"En une année, nous avons changé le visage de la vie politique française. [...] Ce soir mes amis, je vous le dois et je le sais, il vous revient de poursuivre cet engagement vibrant jusqu'au bout et au-delà. Ne renoncez jamais, n'oubliez jamais ces mois durant lesquels vous avez changé le cours du pays. [...] Dès ce soir, je me dois d'aller au-delà et de rassembler tous les Français. Je ne serai jamais loin de vous.
"
Alors non, Emmanuel Macron n'a pas vraiment oublié qu'il y avait un second tour à disputer. Mais sa façon d'en parler est caractéristique d'une grande confiance en lui :
"Mes chers concitoyens, vous l'avez fait, vous nous avez porté. Vous avez montré qu'il n'y avait dans notre pays aucune fatalité. Vous êtes ce visage du renouveau, vous êtes ce visage de l'espoir français, celui que dans 15 jours, je veux faire gagner.
"
À l'inverse, celle qui est désormais sa seule adversaire a livré un discours de combat, beaucoup plus offensif sur le thème de l'opposition "patriotes vs mondialistes" qu'elle développe depuis des mois. Et d'appeler au rassemblement devant ses partisans, appelant à tous les "patriotes sincères" à la rejoindre dans une "unité nationale" qu'elle promet très "fraternelle".