Cela fait six ans que la polémique dure. Avec une intensité redoublée depuis la présidentielle et les législatives. Le député LFI Alexis Corbière et sa compagne Raquel Garrido (avocate et porte-parole de Jean-Luc Mélenchon devenue chroniqueuse sur C8) occupent toujours leur HLM, un 4 pièces de 80 m2 dans l'est parisien, pour un loyer de 1.200 euros par mois. Et si cela n'est toujours pas illégal, cela provoque le grand énervement de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), bailleur social propriétaire du logement, qui en fait une "question morale" et réclame le départ des Corbière – Garrido... envoyant même un huissier chez eux pour leur faire de nouveau parvenir en mains propres un courrier du mois de juin n'ayant pas reçu de réponse de la part des intéressés.
Cela suscite surtout la colère noire du couple d'"insoumis". Invité de LCI jeudi 12 octobre au soir, c'est un Alexis Corbière remonté comme un coucou qui tient à faire une mise au point, annonçant être "en train de se porter acquéreur" d'un logement "à Bagnolet", sur sa circonscription de Seine-Saint-Denis (comme il l'avait promis mais pas encore effectué), avoir "signé un compromis" d'achat et être "en train de passer des visites médicales" pour obtenir un prêt. Le déballage.
Élu député pour la première fois au mois de juin, il répète aussi qu'avec "une famille de cinq personnes", il s'agit là d'un "délai tout à fait raisonnable" pour déménager. "Je trouve que je vais très vite, au contraire", affirme-t-il.
À David Pujadas qui le titille sur le paradoxe qu'il y a à "dénoncer" le manque "d'exemplarité" de certains élus tout en occupant un HLM avec un traitement de député et des cachets de chroniqueuse télé, Alexis Corbière rétorque :
"Mais je suis exemplaire bon sang, David Pujadas !
"
Il s'en prend aussi frontalement à Buzzfeed qui a révélé, mardi 10 octobre, que les Corbière-Garrido n'avaient toujours pas quitté leur HLM. Ce lieutenant de Jean-Luc Mélenchon y voit "une chasse" contre La France insoumise, une "attaque blessante" et une "provocation indécente". Il explique avoir "dit" au journaliste être en train de chercher un nouveau logement, ce qui est spécifié dans l'article. En revanche, il n'était pas rentré dans les détails mentionnés ce jeudi sur LCI, comme il le reconnaît lui-même. [EDIT 13/10 En réponse à ces mises en cause, Buzzfeed publie ce vendredi l'intégralité de son interview - plutôt *sportive* - d'Alexis Corbière. L'élu explique en effet seulement être "en train" de chercher un logement, mais accuse nos confrères de s'intéresser à ce sujet "sur commande" et de se faire "le relais de certains politiques", sans préciser lesquels.]
Voici quelques extraits de cette interview sur LCI :
.@alexiscorbiere exemplaire ?
— 24h Pujadas (@24hPujadas) 12 octobre 2017
"Je suis exemplaire, cette affaire #HLM c'est pr salir @FranceInsoumise"#24hPujadaspic.twitter.com/QNOj23fdbM
"Je pars de mon logement, je me porte acquéreur, il y a un prblm de journalisme" #HLM@alexiscorbiere#24hPujadaspic.twitter.com/DyTafVUVZj
— 24h Pujadas (@24hPujadas) 12 octobre 2017
Et voici la quasi intégralité du propos d'Alexis Corbière :
"- Alexis Corbière : En l'espace de trois quatre mois, partir avec une famille de cinq personnes, c'est quand même un délai tout à fait raisonnable. Je suis en train de me porter acquéreur, j'ai signé un compromis devant notaire, je suis en train de réunir de l'argent. [...] Depuis que je suis élu, je l'ai dit et répété partout, je souhaite aller habiter dans ma circonscription, j'ai passé l'été à chercher des lieux, j'en ai trouvé un, je suis en train de le faire. Je l'ai dit au journaliste qui a lancé cette polémique mais ça ne l'intéressait pas et ce qui l'intéressait, c'était de lancer une attaque assez blessante contre moi.
Ça fait trois mois et demi que je suis élu. Est-ce qu'une famille de 5 personnes est en capacité de chercher, de trouver et de se porter acquéreur ? Vous, David Pujadas, vous en pensez quoi sérieusement ? Je trouve que je vais très vite, au contraire.
[...] Mais je suis exemplaire bon sang, David Pujadas ! Depuis le mois de juin, j'ai dit que je partais, je me suis mis en situation pour partir, j'ai passé les mois de juillet-août, en même temps que le fait de faire une rentrée parlementaire, à chercher un logement, j'ai trouvé un endroit, je n'ai pas de fortune personnelle, je réunis de l'argent. Vous savez quoi ? Je suis en train de faire des visites médicales parce que j'emprunte de l'argent. J'en suis à ma deuxième visite médicale. Vous croyez... Moi je n'ai pas de fortune, d'accord ? Je n'en ai pas, et je n'accepte pas que des gens salissent mon honneur comme ils l'ont fait. Parce qu'un journaliste à qui j'ai dit cette situation, ne veut pas le raconter...
- David Pujadas : Vous lui aviez dit qu'il y avait un compromis de vente qui était signé ?
- Alexis Corbière : Non je lui ai dit que j'étais en train de partir mais je n'ai pas raconté ma vie, je le dis à vous parce que vous me questionnez. Mais tout de même, tout le monde peut le comprendre : j'ai trois mômes et je vais régler mon problème assez rapidement, sauf si à force de m'attaquer, tout ça fout tellement le... pardon, le désordre, parce qu'accessoirement, ça créé quand même une certaine confusion vis-à-vis d'établissements bancaires, etc.
Donc c'est une chasse qui est menée. C'est pas moi qui suis visé, c'est La France insoumise, pour nous salir et j'en assez. Je le dis parce que je suis un homme d'honneur.
J'ai parlé chez vous, j'arrête d'en parler. Je ne nourrirai pas cette affaire. C'est réglé, point final, voilà. J'ai dit ce que j'avais à dire, je fais ce que je dis, je dis ce que je fais. [...] J'arrête d'en parler, j'en ai ras-le-bol, je vais pas nourrir la bête médiatique pendant des heures. Parce que je connais le système : tu parles, ça continue, ça continue, quel que soit ce que tu diras, au bout d'un moment ça devient fou.
"
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