QUELLE INDIGNITÉ - "On est parti pour un nombre de divorces sans précédent", "à Noël, il va y avoir beaucoup d’ultimatums familiaux, genre 'si tu y retournes, je te quitte'", "à Noël, j'ai encore la tête dans le budget". En cette fin d'année et six mois après leur élection, plusieurs députés de La République en marche confient à L'Opinion un certain mal-être lié à un conflit entre leur vie privée et leur (nouvelle) vie professionnelle. Des complaintes qui s'ajoutent à d'autres, d'ordre plus organisationnel (voir alimentaire), déjà formulées par certains de leurs collègues de la majorité depuis leur arrivée au palais Bourbon. Mais même dans les rangs macronistes, cette attitude provoque des critiques.
Le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade est invité sur LCP, mercredi 20 décembre. Avant d'être interviewé à proprement parler, il assiste à la revue de presse effectuée par l'un des journalistes de la chaîne parlementaire, qui s'attarde notamment sur cet article de L'Opinion. On lui demande ensuite son avis sur la chose et s'il "se retrouve" dans les griefs de ses camarades. Le député des français de l'étranger répond alors assez franchement :
"Non, je me retrouve pas du tout là-dedans. Effectivement, c'est un rythme qui est soutenu, c'est évident, parce que l'activité législative a été extrêmement intense depuis le début de la législature. Après, dire que les députés sont sur les rotules [une formule du journaliste de 'L'Opinion', ndlr] ou celles et ceux qui peuvent se plaindre, je crois que c'est être un petit peu en déconnexion avec la réalité de ce que connaissent les Français, qui ont à vivre des réalités professionnelles qui sont parfois beaucoup plus dures que ce que peuvent rencontrer les parlementaires.
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Il affirme même, tel un winner : "Oui le travail est soutenu, oui les députés sont à la tâche, mais on est en pleine forme." Quant à sa vie personnelle, ça va très bien, merci pour lui, et son épouse ne risque pas de lui dire "si tu y retournes, je te quitte". Pieyre-Alexandre Anglade assure :
"Ah non, non, non, elle est très heureuse de ce que je fais, donc en tout cas je crois pas qu'il y ait de risque de ce côté-là.
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[BONUS TRACK] Choquer et déçu
Alors que la sinistrose s'empare des députés macronistes, tantôt exaspérés par leur baisse de niveau de vie ou par la cadence du travail parlementaire, Marlène Schiappa refuse d'entendre ces plaintes qu'elle trouve "choquantes". Dans L'Opinion, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes peste :
"Si je disais “ohlala, en ce moment je suis fatiguée”, mon beau-frère, infirmier aux urgences et ma sœur qui est directrice d’une école rurale et qui s’occupe d’enfants maltraités, pourraient me dire, non sans raison, “Tu plaisantes ! Tu es fatiguée, toi qui as un chauffeur et des gens qui t’amènent ton café ?”. A l’Assemblée, c’est pareil : quand on est député, que l’on gagne 5.000 euros par mois et que l’on a la chance de représenter le peuple Français, se plaindre, c’est choquant !
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