VIDÉO - Woerth vs Le Maire : grosse passe d’armes entre ex-ministres sarkozystes en commission des finances

Publié à 16h10, le 27 septembre 2017 , Modifié à 16h39, le 27 septembre 2017

VIDÉO - Woerth vs Le Maire : grosse passe d’armes entre ex-ministres sarkozystes en commission des finances
Bruno Le Maire et Éric Woerth en commission des finances, mercredi 27 septembre. © Captures d'écran LCP

Tout avait pourtant parfaitement commencé, ce mercredi 27 septembre lors de l’audition des ministres de l’Économie et des Comptes publics devant la commission des finances. Gérald Darmanin avait pris soin d’apporter quelques fromages de Tourcoing aux députés pour adoucir leur journée de travail. Des sourires, des remerciements… Bref, tout était réuni pour un débat calme, serein et apaisé.

Mais soudain, ce fut le drame. En très grande forme, le président LR de la commission des finances, Éric Woerth, s’en est pris très rapidement à l’actuel ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. "Vous parliez de grande rupture, c'est plutôt un budget de petite continuité", lance-t-il d’emblée à l'homme juste à côté de lui. Le député LR de l’Oise évoque "plein de petites hausses" qui toucheront "les ménages modestes et ruraux, le carburant, le livret A". Il assure ensuite que pour la réduction de la dépense publique, "le logement et les contrats aidés, c'est un peu court !" Bim, bam, boum.

Très calme, Bruno Le Maire prend le mic et lui répond, non sans rappeler à Éric Woerth quelques souvenirs :

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Oui, c’est un projet de loi de finance qui est sincère. J’ai plus de mal à vous suivre sur les engagements européens de la France. Je rappelle qu’en 2017, pour la première fois, nous allons avoir des déficits publics qui vont être en-dessous de la fameuse barre des 3%, à 2,9%, qu’en 2018, nous allons avoir des déficits publics à 2,6%. Et je voudrais rappeler que la dernière fois que nous avions respecté nos engagements en matière de déficit public, c’était sous Dominique de Villepin, en 2007. Et tu n’oublieras pas, cher Éric, qu’en 2008, il y a eu un nouveau président de la Républiquequi est allé au conseil des ministres des Finances à Bruxelles et qui est allé expliquer à tous les ministres des Finances, un peu ébahis de voir débarquer un président de la République – personnellement, je tiens mon banc au conseil des ministres des finances de Bruxelles sans avoir besoin d’un président de la République qui me remplace – pour expliquer que tous ces engagements européens n’avaient aucune importance et qu’il n’était pas question que la France les respecte. Et à partir de 2008, les déficits publics ont commencé à se creuser. Je crois que nous n’avons pas de leçon à recevoir sur ce sujet.

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Ce cadrage débordement de BLM est immédiatement applaudi par quelques députés – qu’on imagine LREM. "On n’applaudit pas en commission", rétorque tout de suite Éric Woerth, *légèrement* agacé.

Retrouvez cette séquence ci-dessous en vidéo :

En abordant un autre sujet économique, Bruno Le Maire annonce que le gouvernement a fait le choix de la "convergence du diesel et de l’essence" – "pour des raisons qui tiennent à la protection de l’environnement". "Cela va se traduire par une augmentation du prix du diesel autour de 7 centimes d’euros", affirme le ministre de l’Économie. Et de poursuivre : "Nous assumons, il faut faire évoluer les comportements". Du tac au tac, Éric "punchline" Woerth lui répond, hésitant entre le tutoiement et le vouvoiement :

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En général, quand c’est injuste, on dit qu’on assume.C’est un peu simple et c’est souvent un peu court comme type d’argument. Les engagements européens de la France ne sont pas respectés […] Alors, quand vous dites : 'Il faut jeter un petit coup d’œil dans le rétroviseur, en 2007 ou en 2008, vous n’avez pas fait la même chose', je te rappelle que nous étions dans le même gouvernement d’ailleurs, que tu étais solidaire avec ces mesures.

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"On ne va pas prolonger inutilement cette passe d'armes. Mais les faits sont têtus", répond Bruno Le Maire. Et d'enchaîner :  

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Je tiens à la vérité des faits. D'abord, je n'étais pas au gouvernement en 2008. Deuxième fait, avec Dominique de Villepin, nous avons laissé des déficits publics en meilleur état que ce qui était arrivé depuis dix ans.

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