Et revoilà Jean-Marie Le Pen. Celui qui a été exclu du Front national fin août n'a pas encore disparu du paysage politique. S'il est depuis plusieurs semaines relativement absent des médias français, le "Menhir" peut toujours compter sur la presse étrangère pour le faire réapparaitre à la surface de l'actualité.
Le fondateur du FN publie ce mardi 6 octobre une interview accordée à la chaîne britannique BBC. Il y est question de beaucoup de choses, de ses relations avec Marine Le Pen (on apprend d'ailleurs que les deux se sont parlés il y a "une dizaine de jours") à la vague de réfugiés en Europe. Et puis, soudainement, le patriarche Le Pen est interrogé sur sa supposée islamophobie.
Jean-Marie Le Pen explique alors que, pas du tout, il n'est pas islamophobe. Et il en apporte la preuve. Ou même deux :
"J'ai été le premier homme politique français à présenter la candidature d'un Arabe à la députation à Paris en 1957. Et j'ai été le premier à faire élire une musulmane en 1986 au conseil régional d'Île-de-France. Je ne suis pas islamophobe mais suis francophile.
"
À voir ci-dessous à partir de 14'25 :
L"'Arabe" dont parle Jean-Marie Le Pen est Ahmed Djebbour, proche du fondateur du FN qui fut député d'Alger de 1958 à 1962. La "musulmane" est la fille d'Ahmed Djebbour, Soraya Djebbour, élue en 1986. Mais elle quitte le FN en 1989 parce qu'elle ne supportait plus le climat anti-musulman au sein du parti.
Ces deux exemples sont régulièrement repris par Jean-Marie Le Pen pour se défendre de tout sentiment anti-musulman ou anti-arabe. Il les avait par exemple cités en 1989 à L'Heure de Vérité pour commenter le départ de Soraya Djebbour.
Il n'est donc pas islamophobe. Mais, il le reconnaît, il a "la faiblesse de penser" que les millions de musulmans français "ne sont pas aussi français"que lui car il est "pupille de la nation".