Une blague grivoise lancée par le député du Nord, Bernard Roman, à Marisol Touraine, lui a valu en retour un verre d'eau jeté à la figure. C'est Le Canard Enchaîné qui le raconte, ce mercredi 12 juin, donnant même les détails de la dite blague :
Bernard Roman - "Qu’est ce qui dure le plus longtemps ? Une minute de fellation ou une minute de sodomie ?"
Marisol Touraine - "Euh…Je ne sais pas."
Bernard Roman - "Tu as deux minutes ? "
Bref, une attaque bien sexiste, bien lourdingue, pas très raccord avec l'état d'esprit "égalité hommes-femmes" promu par le gouvernement, notamment dans les séminaires ministériels.
Contacté par le Lab mardi soir, l'entourage de la ministre des Affaires sociales et de la Santé confirme l'échange, et, surtout, l'envoi du verre d'eau à la figure du député Bernard Roman.
Seul problème ? Une sérieuse erreur de timing. Alors que Le Canard situe la scène à "la semaine dernière", la mémoire de Marisol Touraine en à conservé une toute autre date :
L’histoire du verre d’eau est vraie mais la ministre ne se souvient plus exactement ni la blague, ni l’année. Cela remonte à une bonne quinzaine d’années.
Du coup, l'ancienne députée absout Bernard Roman : "il y a prescription".
Même son de cloche de la part de Bernard Roman. Également sollicité par Le Lab, le questeur de l'Assemblée Nationale confirme, fait amende honorable et fournit des détails supplémentaires :
Oui, cette histoire est vraie. C’était en 1997, lors d’un dîner, à l’Assemblée, elle venait d'être élue députée d'Indre-et-Loire, nous étions tous les deux jeunes députés, des bizuts, et puis, au cour du dîner, j’ai fait cette blague de potache, on était fatigués, et elle a eu il est vrai cette réaction spontanée, un peu justifiée d’ailleurs. Mais dès le lendemain, nous n’étions pas fâchés.
Depuis quelques jours, la ministre est placée sous les lumières des médias, portant notamment la parole du gouvernement sur le dossier de la réforme des retraites. Cela réveille manifestement la mémoire de certains ...
Interrogés sur ce point, Bernard Roman n'a "aucune idée de qui a intérêt à propager cette vieille histoire" et le cabinet de la ministre qualifie la publication tardive de cette "anecdote plutôt marrante" de "bizarre" mais "à ne surtout pas surinterpréter".