Xavier Bertrand n’est jamais le dernier (alerte euphémisme) pour monter au créneau quand il estime que son parti, Les Républicains, penche trop à droite – voire à l’extrême droite. Fort logiquement, le patron de la région Hauts-de-France s’agace particulièrement des propos du président de Sens commun, qui a tendu la main à Marion Maréchal-Le Pen . Et particulièrement d’un deux poids, deux mesures de LR, alors que cinq élus et ministres Macron-compatibles sont menacés d’exclusion. Il déclare au JDD , ce dimanche 15 octobre :
"Un parti qui veut exclure les Constructifs et ne veut rien faire concernant Christophe Billan, c’est un parti qui fait un vrai choix idéologique. C’est une dérive.
"
La sénatrice juppéiste du Bas-Rhin Fabienne Keller renchérit :
"[Il est] incongru qu’au sein des Républicains, il soit aujourd’hui plus grave de vouloir soutenir les réformes nécessaires pour notre pays que de vouloir se rapprocher de Marion Maréchal-Le Pen.
"
Jeudi, Sens commun a décidé de reporter sine die sa "journée de la France silencieuse" , à laquelle devaient participer Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Daniel Fasquelle. Ces trois protagonistes avaient tour à tour renoncé à leur venue après les propos de son président Christophe Billan, qui a publiquement tendu la main à Marion Maréchal-Le Pen .
Annonçant sa suspension à cette sorte d’université d’été, Laurent Wauquiez avait prévenu, mercredi, qu’il n’y aurait "aucune alliance avec des élus du Front national". Et que si tel était le cas, "ils n’aur[aient] plus leur place chez Les Républicains".
Mais pour l’instant, cette organisation issue de La Manif pour tous est toujours rattachée à LR.
A contrario, Édouard Philippe, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Thierry Solère et Franck Riester sont menacés d’exclusion pour cause de *Macron-compatibilité*. Un "choix idéologique" pour Xavier Bertrand, qui accusait encore dimanche dernier Laurent Wauquiez de "cour[ir] après l’extrême droite" : "Il le dit lui-même et même Marion Maréchal-Le Pen se dit prête à travailler avec lui !"
"Ne répondez pas aux invectives et caricatures", lui avait rétorqué Laurent Wauquiez, grandissime favori à la présidence de LR.