2012, année apolitique

Publié à 19h55, le 31 décembre 2012 , Modifié à 19h57, le 31 décembre 2012

2012, année apolitique
(MaxPPP)

RETROSPECTIVE - Primaire socialiste. Élections présidentielles et législatives. Bataille pour la présidence de l'UMP. On pouvait s'attendre à une grande et belle année politique avec un grand P.

Mais notre blogueuse Delphine Dumont est déçue et explique pourquoi.

  1. L'année 2012 m'a marquée par son manque de fond dans la communication politique

    La Primaire citoyenne et son succès populaire avaient pourtant semblé prouver l'intérêt des Français pour la chose politique. On pouvait espérer, après des années de "coups" et de petites phrases, un retour à la réflexion et à de vrais échanges de vue.

    Malheureusement, c'est le candidat qui s'était le moins engagé, enchaînant consensus sur synthèse, qui a remporté cette primaire : François Hollande. Laissant, provisoirement, la gauche de la gauche à Mélenchon, notre futur Président en profita pour naviguer dans son cher flou. Il osa quand même quelques coups comme son improvisation des 75%.

    L'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy se fit à base de polémiques et de provocations. Le bilan, certes pas formidable, mais pas catastrophique non plus ne fut pas défendu. Les engagements du candidat et ceux du gouvernement sortant furent purement et simplement oubliés.

    Le débat entre les deux tours fut plutôt médiocre. L'agressivité y a régné en maître, les combats de chiffres ont donné une impression fallacieuse de connaissance des dossiers et de propositions. La politique internationale, à l'exception de l'Afghanistan et de la Syrie, a été totalement passée sous silence.

    Durant les 6 premiers mois du mandat, Hollande et son gouvernement ont nié la crise et enchaîné les couacs, donnant une très lourde impression d'amateurisme.

    Face à ce boulevard, que fit l'opposition ? L'andouille ! L'UMP n'a rien trouvé de mieux que de déclencher une guerre interne et sanglante. Même sans ce conflit, on pouvait comprendre que l'élection du président de l'UMP n'était qu'une question d'homme et non d'idées. En effet, les idées étaient votées à part sous forme de motions. Je passerai sur les campagnes lors de cette élection, inutile de retourner le couteau dans la plaie.

    L'UMP n'a pas été la seule opposition au gouvernement. Les Verts se sont aussi donné beaucoup de mal pour montrer que leur présence au gouvernement ne signifiait pas pleine acceptation du programme du gouvernement. Il semble même que cela ait été la seule raison de leur agitation, rien de constructif n'en étant sorti.

    Tout cela met du pain sur la planche des commentateurs politiques, professionnels ou amateurs, mais n'est pas fait pour rassurer les Français, les marchés ou les dirigeants étrangers.

    Le monde a changé, la mondialisation n'est plus un fantasme, mais bien une réalité. Les distances ont été abolies, d'abord par l'accélération des transports, ensuite par Internet. Les socialistes européens ont recentré leur politique, abandonnant leurs vieux dogmes les uns après les autres. De nombreux métiers ont disparu et de nombreaux autres sont nés.

    Malheureusement, nos politiques ne semblent pas l'avoir compris. À moins que ce ne soit nous, les électeurs, qui refusions les discours de fond ? L'exemple de Gilles Carrez, salué par Authueil, prouve bien que les meilleurs de nos élus ne sont pas les plus populaires.

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