REPLAY - Des vœux de crise se voulant néanmoins optimistes. Des vœux à dominante économique où le président a voulu démontrer que "voilà, le cap [était] fixé" et qu'il n'oubliait pas pour autant ses réformes sociétales. François Hollande a prononcé ce lundi 31 décembre sa première allocution de vœux. Débriefing.
La forme : Traditionnelle. Marseillaise. Lent travelling avant de la caméra. François Hollande debout derrière un pupitre, les jardins de l'Élysée en arrière plan. Un drapeau européen derrière le drapeau français. Une allocution sans aucun risque technique, le président l'ayant enregistrée, vers 18 heures.
Le timing : Huit grosses minutes.
La cravate : Pourpre. Et bien mise. Pour une fois.
Le fond :
- OK, c'est la crise...
Dans l'exercice périlleux des vœux de crise, François Hollande a commencé par répéter, comme sur Europe 1le 21 décembre que les "difficultés qui nous attendent""sont sérieuses".
-...mais ayez "confiance" x2
Mais le chef de l'État a préféré mettre l'accent sur sa "confiance dans notre avenir". Un terme "confiance" répété une deuxième fois, associé au mot "espoir".
- Bilan d'étape
François Hollande s'est ensuite félicité d'avoir pris "trois décisions majeures" : le désendettement de la France, le "pacte de compétitivité" et "la maîtrise de la finance" avec la création de sa Banque publique d'investissement.
- le micro mea culpa
Le chef de l'État avait ensuite préparé une petite phrase pour répondre à la droite qui lui reproche un "amateurisme" et aux voix dans sa majorité qui se désolent des couacs :
Cette marche en avant ne s'est pas faite sans soubresaut ni contretemps. J'en conviens. Mais le calendrier que j'ai fixé c'est de faire des réformes maintenant pour sortir de la crise plus vite et plus fort.
- Taxe à 75% : je reviendrai !
Au conseil constitutionnel qui a dit "non"à sa taxe à 75% sur les revenus annuels supérieurs à un million d'euros par an, le président répond en évoquant son souhait d'une meilleure "justice fiscale" :
La contribution exceptionnelle sur les plus hauts revenus [...] sera réaménagée, suite à la décision du Conseil Constitutionnel, sans changer son objectif.
-Volontarisme sur le chômage
Le président a promis en septembre de redresser la courbe du chômage en un an. Un objectif renouvelé pour ses vœux.
Toutes nos forces [en 2013] seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage d'ici un an. Nous devrons y parvenir coûte que coûte.
- la métaphore maritime
"Le cap est fixé", "ce cap sera tenu. Contre vents et marées. Je n'en dévierai pas" a martelé le chef de l'État.
Mais les prophéties iodées ne se réalisent pas toujours. Rappellons simplement qu'en avril 2012, Nicolas Sarkozy "[sentait] monter la vague".
- Rappel des réformes sociétales en cours
"La France est la France quand elle va de l'avant" poursuit le locataire de l'Élysée en évoquant notamment le mariage homosexuel, le non cumul des mandats et l'euthanasie, qui devient dans sa bouche "le respect de la dignité humaine y compris lors de la fin de vie".
- La PMA ?
Pas un mot en revanche sur la procréation médicalement assistée, sujet hautement sensible au sein même de sa majorité.
- Une toute petite petite référence à la Syrie et au Mali
Dose homéopatique de politique internationale dans ces vœux 2013. Les dossiers syrien et malien sont évoqués brièvement, entre les passages sur le retrait des troupes en Afghanistan et la "pensée particulière pour nos otages".
C'est toujours au nom de ces valeurs que la France soutien en Syrie l'opposition à la dictature.
Et, au Mali, les peuples africains dans leur lutte contre le terrorisme.
Le nom de Bachar el Assad n'est pas prononcé.
Le replay de la vidéo :
Voici le texte intégral des vœux du président :
Les mots les plus utilisés en un clin d'œil :
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