[DOCUMENT LAB] Il n’a pas apprécié d’être pris à partie. La prise de position publique d’une petite trentaine de députés socialistes opposés à la PMA et qui lui ont écrit n’a pas plu à Bruno Le Roux, qui leur a répondu à travers un courrier, le 21 décembre 2012.
Dans cette lettre, que le Lab s’est procurée, le patron des députés PS, farouche partisan de l’amendement PMA, réplique à ces 27 députés qui lui reprochaient d’avoir fait le forcing et lui demandaient de ne pas figurer parmi les signataires de l’amendement contesté.
Bruno Le Roux y écrit que rien n’oblige ces députés à signer cet amendement s’ils ne le désirent pas :
Cher(e)s Ami(e)s,
A ce stade, je crois important de vous préciser que, comme il est d’usage pour tout amendement du groupe SRC, celui-ci sera déposé en commission et ne sera signé que par les députés qui voudront y associer spécifiquement leur nom.
Il ne sert à rien de faire croire le contraire.
Autre argument avancé : Bruno Le Roux estime que le débat a déjà pu se faire en interne et qu’il est désormais clos :
Leurs interventions (des ministres en réunion de groupe, ndlr) ont été suivies d’un débat riche au cours duquel toutes les sensibilités ont pu s’exprimer.
Une mise au point cinglante qui survient après une lutte médiatique entre partisans et opposants socialistes à la PMA.
Rappel des épisodes précédents :
>> 12 octobre : Bruno Le Roux annonce vouloir déposer un amendement au nom du groupe PS pour insérer la PMA dans le projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels. Le gouvernement, et particulièrement Jean-Marc Ayrault, se montrent hostile.
>> 27 novembre : Cent députés PS écrivent à François Hollande via une tribune dans Mediapart en faveur du mariage homo ET de la PMA.
>> 12 décembre : François Hollande, qui s’était positionné pour la PMA pendant la campagne sans pour autant l’inclure dans son projet élyséen, déclare que le Parlement sera souverain sur la question.
>> 13 décembre : Plusieurs ministres prennent officiellement position en faveur de la PMA, comme Marisol Touraine, Dominique Bertinotti ou Marie-Arlette Carlotti.
>> 19 décembre : Après un débat interne houleux et après avoir auditionné les ministres en charge du texte de loi, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale vote en faveur du dépôt d’un amendement intégrant la PMA au projet de loi. Le groupe est divisé comme le montrent les résultats du scrutin.
>> 19 décembre : Six heures après le vote du groupe PS, 27 députés hostiles à cet amendement co-signent un courrier à Bruno Le Roux–et le font sortir dans les médias- pour annoncer, en des termes peu amènes et en majuscules, qu'ils ne veulent pas être signataires de l'amendement socialiste en préparation.
>> 21 décembre : Bruno Le Roux répond aux députés frondeurs.