CA VA PAS SE PASSER COMME CA – Après la décision du groupe PS à l’Assemblée nationale, prise lors d’un vote interne ce mercredi, de déposer un amendement encadrant la PMA à l’occasion de l’examen du texte sur le mariage homosexuel, les "anti" se font entendre.
C’est notamment le cas d’Olivier Faure, député tellement proche de Jean-Marc Ayrault qu’il est généralement considéré comme l’un de ses porte-parole autorisé.
Olivier Faure, qui avait déjà fait savoir son opposition à un tel examen a réitéré sa prise de position, invité de France 3, mercredi 19 décembre :
Il faut que le débat puisse maturer, nous ne pouvons pas sur un sujet aussi important, arriver divisés, surtout face à la droite très divisée sur la question du mariage.
Il propose ainsi un deal aux députés PS : que le gouvernement s’engage à présenter, "dans l’année", une loi sur un ensemble de textes bioéthiques, incluant l’examen de la PMA, et que, parallèlement, le président du groupe PS à l’Assemblée, Bruno Le Roux, "s'engage à retirer" l’amendement PMA du texte sur le mariage pour tous.
Jean-Louis Gagnaire, député du Rhône, qui a protesté sur twitter, alors même que le débat avait encore lieu au sein du groupe PS, détaille au Lab l’ambiance dans laquelle s’est déroulée ce vote :
Nous étions reconvoqués ce mercredi sur le sujet, après en avoir déjà débattus la veille, avec les deux ministres, Christiane Taubira et Dominique Bertinotti.
Ce mercredi, il y a eu de nombreuses demandes de prise de parole, auxquelles le président de groupe n’a pas donné suite.
Le président de groupe voulait cet amendement, et il a accéléré les échanges pour y passer au vote sur ce point, sans que le débat ait eu lieu.
Jean-Louis Gagnaire juge encore que la victoire des "pro-amendement PMA" obtenue ce mercredi est une victoire "à la Pyrrhus", se disant convaincu que le gouvernement va intervenir pour repousser cet amendement.
Sur le fond, Jean-Louis Gagnaire assure qu’un amendement déposé dans le cadre du texte sur le mariage pour tous serait nécessairement "improvisé", tant d’un point de vue juridique, que pour son financement.
Il indique également qu’il ne se pliera pas à l’exigence formulée mardi par Annick Lepetit, mardi 18 décembre, d’une discipline absolue de vote sur le sujet.
"Je ne voterai pas le texte sur le mariage pour tous s’il comporte la PMA", explique-t-il encore au Lab.