Après l’annonce de François Hollande sur la PMA, le gouvernement assure le service-après-vente

Publié à 10h41, le 14 décembre 2012 , Modifié à 10h42, le 14 décembre 2012

Après l’annonce de François Hollande sur la PMA, le gouvernement assure le service-après-vente
Dominique Bertinotti, Marisol Touraine et Najat Vallaud-Belkacem. (Montage via Reuters et Maxppp)

La PMA était le sujet majeur des interventions des ministres ce vendredi 14 décembre dans les matinales. La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, la ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti et la ministre de la santé Marisol Touraine sont ainsi venues défendre la position officielle du gouvernement et l’annonce de François Hollande de laisser le Parlement débattre et trancher.

Pour clarifier les choses, François Hollande avait annoncé mercredi soir, en réaction aux propos de Najat Vallaud-Belkacem qui déclarait que le gouvernement ne s’opposerait "pas à tout prix"à la procréation médicalement assistée : la PMA n’est volontairement pas dans le projet de loi. Mais si le Parlement souhaite l’intégrer, il est "souverain".

 

  1. "Le gouvernement n’a pas varié"

    >> Najat Vallaud-Belkacem, sur RTL : "Le Parlement n’est pas une chambre d’enregistrement"

    Pour Najat Vallaud-Belkacem, qui rappelle ce vendredi que "tout le monde connaît très bien les positions personnelles" qui sont les siennes, à savoir son approbation à l’ouverture à la PMA, "la position du gouvernement n’a pas varié" :

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    La position du gouvernement est assez simple : le premier ministre et l’ensemble du gouvernement se sont tenus à la lettre à l’engagement 31 de la liste des 60 engagements de François Hollande.

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    Le projet de loi qui est déposé par Christiane Taubira et Dominique Bertinotti reprend l’ouverture du mariage et de l’adoption. Maintenant, on sait que c’est un sujet qui comporte d’autres incidences sur lesquels un certain nombre de parlementaires, notamment socialistes, souhaitent débattre, à la lumière des auditions qu’ils sont en train de conduire.

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    Parmi ces sujets soumis au débat donc, la procréation médicalement assistée. Un sujet sur lequel le gouvernement ne s’oppose pas fondamentalement mais qu’il préférerait voir traiter dans une autre loi, portée sur la bioéthique :

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    S’agissant de la PMA, le gouvernement hésitait sur le meilleur véhicule législatif à utiliser. C’est sur le véhicule législatif qu’il hésitait. Et donc, les parlementaires proposent d’utiliser ce projet de loi, de l’amender. Nous verrons bien s’il recueille la majorité et l’adhésion. S’il le recueille, c’est ce qu’a dit le Président de la République, le Parlement sera souverain. Et c’est son rôle que de venir compléter le projet de loi qui lui est présenté et de trancher, in fine, en votant ou en ne votant pas les textes.

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    Et de conclure, en forme de tacle à la majorité précédente :

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    Nous estimons que le Parlement n’est pas une chambre d’enregistrement.

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    >> Dominique Bertinotti, sur i>Télé : oui à la PMA, non à la GPA

    Comme Marie-Arlette Carlotti jeudi , Dominique Bertinotti est favorable à la PMA. Mais pas à la GPA. Et comme Najat Vallaud-Belkacem, elle a assuré le SAV du discours du chef de l’Etat, "respectueux de la séparation des pouvoirs" :

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    C’est un président respectueux de la séparation des pouvoirs, qui a dit clairement qu’il souhaitait que les parlementaires puissent faire leur travail. Il est aussi dans l’écoute des attentes des parlementaires : les cent signataires qui se sont exprimés sur la PMA. C’est un signe très encourageant, que de voir un président qui respecte le travail législatif.

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    Et d’ajouter, questionnée sur de nombreuses incidences potentielles de la PMA, comme la gestation pour autrui : 

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    La position du président sur la gestation pour autrui est sans aucune ambigüité, sans aucune ambigüité au sein du gouvernement. Nous en avons parlé avec Christiane Taubira : elle n’est pas revendiquée.

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    >> Marisol Touraine, sur BFM TV : "Si le débat parlementaire permet de lever des interrogations…"

    Egalement interrogée sur ce sujet polémique de la PMA ce vendredi, la ministre de la Santé a répondu, après une longue seconde de silence, mettant elle aussi en avant l’orientation de la parole gouvernementale reprenant l’argument de François Hollande du "parlement souverain" : 

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    Le projet de loi tel qu’il est présenté par le gouvernement ne comporte pas cet élément sur la procréation médicalement assistée. Cela suppose qu’il y ait un débat parce qu’il y a des questions à résoudre et il faut y apporter des réponses précises avant de pouvoir voter ces dispositions. 

    Si le débat parlementaire permet de lever l’ensemble des interrogations qui existent, nous verrons bien comment celui-ci se déroule.

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    BONUS TRACK : Harlem Désir jubile

    "Aiguillon" du gouvernement comme il le répète, le PS a quant à lui une position bien arrêtée sur la PMA. Une position défendue ce vendredi sur France 2 par son Premier secrétaire Harlem Désir :

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    Oui, je peux vous dire que le PS est totalement mobilisé pour la réussite de cette grande réforme. Cette grande réforme d’égalité qu’est le droit au mariage et à l’adoption pour tous. Et nous défendons depuis 2010 et la révision des lois de bioéthique l’égalité pour tous les couples, et donc pour les couples de même sexe, femmes, dans l’accès à la procréation médicalement assistée.

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    Et d’ajouter, à propos de la déclaration de François Hollande sur le sujet :

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    Je me réjouis que le président de la République ait décidé de donner au Parlement sa pleine souveraineté dans l’examen de cette proposition.

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