COMMUNICATION – Jean-Luc Mélenchon est à Madrid, ce samedi 31 janvier. L'ancien coprésident du Parti de gauche défile aux cotés des Espagnols de Podemos. Et ça lui fait du bien, comme il l'a confié à iTÉLÉ.
Ça lui fait du bien et ça lui donne même des idées. "Il faut apprendre, regarder comment ça fonctionne", commente-t-il à la mi-journée sur France Info. Et sa première mesure est d'ordre sémantique. Il explique :
La critique de la caste c'est plus performant que de dire l'oligarchie qui est un mot en trois syllabes, où les gens se disent 'mais qu'est-ce que c'est ce truc ?' Donc vous allez voir comment cette dénomination entre dans notre vocabulaire. Ça ne va trainer, pas plus tard que dimanche, vous allez voir comment.
Oubliée donc, cette oligarchie que Jean-Luc Mélenchon opposait il n'y a pas si longtemps au peuple. "C'est le peuple qui doit décider, pas l'oligarchie", martelait-il en octobre dernier sur France Inter. Place désormais à "la caste", qui s'oppose elle-aussi au peuple.
Les deux termes sont d'ailleurs assez proches. Voyons ce qu'en dit le Larousse.
Caste : Groupe qui se distingue par ses privilèges et son esprit d'exclusive à l'égard de toute personne qui n'appartient pas au groupe.
Oligarchie : Système politique dans lequel le pouvoir appartient à un petit nombre d'individus constituant soit l'élite intellectuelle (aristocratie), soit la minorité possédante (ploutocratie), ces deux aspects étant fréquemment confondus.
Ce n'est donc pas une révolution mais une évolution notable de vocabulaire. Sur France Info, Jean-Luc Mélenchon ajoute :
Ce qui compte c'est d'être le peuple, être dans une nouvelle manière d'organiser le champ politique, le peuple contre la caste, le peuple contre l'oligarchie, et pas seulement la droite contre la gauche parce que pour plein de gens ça ne veut rien dire, c'est les mêmes.
Et l'ancien candidat à la présidentielle d'expliquer que ça lui fend le cœur, lui qui a passé toute sa vie à gauche. "Mais aujourd'hui vous dites la gauche, ils comprennent le PS", commente-t-il. "Le vocabulaire doit bouger pour rendre compte de cette réalité", explique donc l'ancien coprésident du Front de gauche.
Bien sûr, Jean-Luc Mélenchon n'a pas attendu de défiler avec Podemos pour critiquer "la caste". Il l'avait déjà fait, par exemple en août 2014. "Il faut que les Français aillent au bout de leur dégoût, de leur rejet de la caste qui dirige", avait-il dit lors d'une conférence de presse.
L'unique problème dans ce changement sémantique, pour Jean-Luc Mélenchon, est que le terme de "caste" est l'un des éléments de langage de sa meilleure ennemie Marine Le Pen et plus largement du Front national. Le 25 janvier, le soir de la victoire de Syriza en Grèce, Florian Philippot avait ainsi parlé d'une "gifle pour la caste UMPS européiste". En janvier 2012, en pleine campagne présidentielle, Marine Le Pen se posait comme l'opposante de "la caste".
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