Avant de quitter le gouvernement, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti glorifiaient "la désobéissance" et les "rebelles" qui ont "su dire non"

Publié à 12h19, le 26 août 2014 , Modifié à 19h43, le 17 octobre 2014

Avant de quitter le gouvernement, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti glorifiaient "la désobéissance" et les "rebelles" qui ont "su dire non"
Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, le 21 juin 2014 © Xavier De Torres/MAXPPP

ÇA N'A RIEN À VOIR - L'événement est *totalement* déconnecté de l'actualité politique française, mais la coïncidence est plus que savoureuse. La démission de l'ensemble du gouvernement n'était pas la seule annonce notable de la journée du lundi 25 août : les organisateurs de la 17ème édition des Rendez-vous de l'histoire de Blois ont en effet indiqué que Manuel Valls serait présent à leur festival, au mois d'octobre.

Une édition consacrée aux "rebelles", au premier rang desquels Georges Clémenceau, grande référence politique du Premier ministre et accessoirement surnommé "le tombeur de ministères", comme le rappellent les organisateurs.

Et ce n'est pas tout. Dans le programme du festival, on trouve deux éditos signés Benoît Hamon et Aurélie Filippetti. Deux ministres qui ont refusé de faire partie du nouveau gouvernement constitué par Manuel Valls et qui avaient savamment choisi leurs mots pour rendre hommage aux "rebelles" de l'histoire. Leurs textes résonnent de façon toute particulière aujourd'hui.

Pour Benoît Hamon, qui considère que "le thème des "Rebelles" retenu cette année est particulièrement riche d’enseignement", ça donne ça : 



Combien de grandes figures de notre Histoire sont avant tout célèbres pour avoir su dire "Non" ! Sans compter tous ces inconnus, tous ces "soutiers de la gloire", pour citer Pierre Brossolette, qui ont œuvré dans le secret pour améliorer notre sort commun. L’avenir a fini par les honorer quand le présent, si souvent, les persécutait.

Le ministre de l'Éducation a pour sa part dit "non" à Manuel Valls, qui lui avait proposé de rester au gouvernement malgré sa proximité avec Arnaud Montebourg et - de son propre aveu - avec les frondeurs. "Il aurait été incohérent, alors que j'ai exprimé un désaccord, que je reste au gouvernement", a-t-il fait valoir pour justifier sa décision sur France 2 lundi soir.

L'éditorial d'Aurélie Filippetti, lui, commence comme ça : "Avec la célébration des rebelles, les Rendez-vous de l’histoire offrent cette année un sujet à la fois riche et complexe puisqu’il vise une multitude de cas, de positions, de points de vues, des esclaves qui brisent leurs chaînes, aux peuples qui résistent et se révoltent, aux hommes et aux femmes qui se sont opposés aux pouvoirs établis, aux tyrannies ou aux conventions sociales de leur époque."



Et la ministre de la Culture de citer Oscar Wilde :

Aux yeux de quiconque a lu l’Histoire, la désobéissance est la vertu originelle de l’homme. La désobéissance a permis le progrès – la désobéissance et la rébellion.

Dans une lettre ouverte adressée à François Hollande et Manuel Valls et publiée par Le Monde lundi, l'élue de Moselle annonçait qu'elle ne serait "pas candidate à un nouveau poste ministériel", choisissant sa "part la loyauté à [ses] idéaux". Invitée de BFMTV et RMC ce mardi, elle a précisé sa pensée. "On ne peut pas accepter d'avaler des couleuvres et continuer comme ça", a-t-elle déclaré, sentant certainement qu'elle aurait du mal à "obéir" à l'injonction de Manuel Valls, à savoir une adhésion sans faille à la ligne politique défendue par l'exécutif.  

Quant au Premier ministre, il doit donc débattre le 11 octobre, avec les historiens Jean Garrigues et Jean-Noël Jeanneney, de la figure de Georges Clemenceau, qui "fut d’abord un jeune homme en colère, un républicain engagé à l’extrême gauche, anticlérical farouche et hostile à la colonisation", comme le précise le programme.

Le directeur du festival Francis Chevrier a indiqué que la présence du chef du gouvernement avait été confirmée "il y a bien sûr plusieurs jours". Sur le programme du festival, sa présence est cependant indiquée "sous réserve". L'agenda du Premier ministre, lui, est pour le moment indisponible sur le portail du gouvernement.

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