François Hollande est accroc à son téléphone portable. Non pas pour passer son temps sur Twitter, où il n’est que très sporadiquement, mais pour envoyer de multiples SMS. Aux ministres comme aux journalistes. Pourtant, il a interdit les téléphones portables en Conseil des ministres, afin que l’équipe gouvernementale reste concentrée sur ce qu’elle a à faire, avait alors justifié le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.
Mais, apprend-on avec Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, il existe pour les ministres une parade. Dans une interview consacrée à son côté geek et accordée à Elle.fr, l’élue PS des Français de l’étranger confie avec humour et répartie :
On peut tricher !
Le "truc" pour tricher et tromper François Hollande et Manuel Valls, certains de ses collègues l’ont compris, balance-t-elle sans toutefois citer de noms. Elle développe :
Ils laissent leur téléphone à l’entrée et prennent leur tablette. Mais je n’ai encore jamais triché. Contrairement aux apparences, je suis très disciplinée.
Aussi explique-t-elle avoir donné quelques tuyaux à son collègue secrétaire d’Etat au Budget, le blogueur Christian Eckert. "Juste avant un Conseil des ministres, j’ai d’ailleurs montré à Christian Eckert comment passer un coup de fil avec sa tablette", confie-t-elle encore.
Très connectée, elle essaye de s’appliquer une règle de prudence à sa manière sur Twitter, un réseau qu’elle utilise beaucoup, à la différence de Michel Sapin, seul ministre du gouvernement à ne pas y avoir de compte. "Voilà un homme prudent, et si ça se trouve, l’histoire lui donnera raison", rigole Axelle Lemaire pour qui Twitter a une fonction politique tout autant que sociale :
Plonger dans Twitter est une façon de prendre le pouls de la société.
Si elle consent que sa "chargée de com’ s’arrache les cheveux" face à sa liberté de ton et d’humour sur le réseau social, Axelle Lemaire démontre pourtant son utilité politique de veille. Même pour une ministre. Ainsi prend-elle l’exemple d’une question écrite d’un député à son égard. Question qu’elle a découverte sur Twitter :
J’ai appris récemment sur les réseaux sociaux qu’un député m’avait posé une question parlementaire concernant Facebook. Sans Twitter, je n’aurais pas été informée de cette question qui n’était pas encore arrivée dans mes dossiers.