RAS LE BOL - Le burn out est une véritable plaie pour l'économie française. Touchant déjà un quart des salariés du secteur privé, l'épuisement professionnel menace 3,2 millions d'actifs et coûterait aujourd'hui 1 milliard d'euros à la Sécurité Sociale. Ce coût doit être partagé par les entreprises, pour vingt-six députés de la majorité qui ont appelé le gouvernement à reconnaître "l'épuisement comme maladie professionnelle".
Parmi les signataires de l'appel publié le 6 décembre sur le JDD.fr sont présents, entre autres, des élus proches des "frondeurs" comme Pouria Amirshahi, député des Français de l'étranger ou encore Pascal Cherki, député de Paris. S'ils sont déterminés à faire reconnaître le burn out comme un des maux majeurs du XXIe siècle, ces députés désirent également délester l'Etat de ce fardeau : ils préconisent le basculement du "financement des effets du burn out sur la branche accident du travail et maladies professionnelle, financée par les cotisations patronales à 97%".
Nous demandons la reconnaissance de l’épuisement comme maladie professionnelle. Aujourd’hui cette reconnaissance est rare et le chemin pour y parvenir en fait un parcours pour le moins difficile. Or cette reconnaissance est indispensable pour faire que les effets de l’épuisement nerveux au travail soient à la charge de ceux qui en sont responsables, c’est-à-dire les employeurs, alors qu’aujourd’hui ces effets, en premier lieu le congé maladie ou le temps partiel thérapeutique, sont supportés par le régime général de la Sécurité sociale.
Michel Pouzol, député de l'Essonne et signataire de l'appel, qui "a travaillé dans la grande distribution", "été intérimaire" et "fait tous les petits boulots de la terre" a rappelé l'ampleur du phénomène ce lundi 8 décembre, à l'antenne de RMC.
Aujourd'hui le burn-out est trop souvent assimilé à une petite dépression alors que c'est un mal récurrent dans une situation économique très difficle dans l'entreprise et qui touche tout le monde.
Pour l'heure, cet appel à la reconnaissance du burn out, d'abord lancé par les syndicats en début d'année, est resté sans réponse du gouvernement.
[Bonus Track] Le coup de gueule d'Alain Tourret, député RRDP de la sixième circonscription du Calvados, lors d'une séance de la commission des Lois en 2013. Spécialiste du droit du travail, l'élu dénonçait les conditions de travail des parlementaires pouvant mener au burn out.
Hier nous avons arrêté nos travaux à 2h40 du matin. Aujourd’hui nous les reprenons à 9h30. C'est un véritable harcèlement. Nos conditions de travail, le respect de nos personnes et notre dignité ne sont plus respectés.