Ces instants où Jean-Jacques Bourdin a bien failli mettre fin à son interview de Christian Jacob

Publié à 09h42, le 04 juin 2014 , Modifié à 10h34, le 04 juin 2014

Ces instants où Jean-Jacques Bourdin a bien failli mettre fin à son interview de Christian Jacob
Christian Jacob et Jean-Jacques Bourdin (Captures d'écran BFMTV)

INSTANT TÉLÉ – Elle a mal débuté, cette interview de Christian Jacob sur BFMTV, mercredi 4 juin. Le chef de file des députés UMP, le regard fuyant, évite de répondre aux questions de Jean-Jacques Bourdin - ce qui a de quoi irriter *un peu* le journaliste.

Cela commence vite. Après avoir défendu Jean-François Copé au nom du principe de présomption d’innocence, le député de Seine-et-Marne est interrogé sur l’affaire Bygmalion. La société a-t-elle touché 700.000 euros de la part du groupe parlementaire en 2012 ?

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-          Christian Jacob : Je n’en sais absolument rien. Je suis incapable de répondre à ce genre de question comme ça.


-          Jean-Jacques Bourdin : Vous ne savez pas... d’accord. Vous êtes président de groupe, le groupe verse 700.000 euros à Bygmalion mais vous ne savez pas.


-          Christian Jacob : Arrêtez dans la démagogie et dans le populisme.


-          Jean-Jacques Bourdin : Attendez, parce que ça je n’accepte pas. Démagogie et populisme, lorsque je vous demande d’où vient [où va, en fait, ndlr] l’argent public ?

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Voilà pour le premier accroc. Le deuxième survient peu après et concerne le triumvirat installé à la tête de l’UMP après la démission de Jean-François Copé. Le futur président de l'UMP doit-il pouvoir se présenter à la primaire prévue pour la prochaine élection présidentielle ? Christian Jacob refuse de se prononcer, ce qui agace encore un peu plus Jean-Jacques Bourdin.

C’est donc passablement énervé que le journaliste de BFMTV – RMC interroge le patron des députés UMP sur un amendement déposé par son groupe concernant la réforme pénale. "Cet amendement éviterait la prison aux cols blancs", résume Jean-Jacques Bourdin. "Toute peine d’emprisonnement résulte d’un crime commis à l’encontre d’une personne physique et qui porte atteinte à cette personne directement", propose cet amendement. Christian Jacob le soutient-il ?

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-          Christian Jacob : Je suis incapable de vous répondre là... Il y a 300 amendements…


-          Jean-Jacques Bourdin : Ah non mais c’est extraordinaire…


-          Christian Jacob : Non  mais bon… Il y a 300…


-          Jean-Jacques Bourdin : Écoutez Christian Jacob, j’arrête cet entretien si vous êtes incapable de répondre à toutes mes questions… Attendez, je n’ai jamais vu un truc pareil !

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C’est là, précisément, que les esprits s’échauffent. Jean-Jacques Bourdin pousse Christian Jacob dans ses retranchements ; ce dernier se défend en répétant qu’il ne connait pas les 300 amendements déposés par son groupe par cœur.

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-          Christian Jacob : Vous n’avez pas le texte sous les yeux.


-          Jean-Jacques Bourdin : Je l’ai !


-          Christian Jacob : Je ne vous fais pas confiance.


-          Jean-Jacques Bourdin : Ah bon ? Est-ce que vous voulez que j’arrête cette interview ?

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D'ordinaire, ce sont les politiques qui menacent de mettre fin à un entretien avec un journaliste. Cette fois, c'est donc l'exact inverse qui se produit. 

Suit un brouhaha où l’interviewé coupe la parole à l’intervieweur, et vice-et-versa. Bon, finalement, l'entretien se poursuit, sur un ton un peu plus calme mais sans réelle déclaration de la part du président du groupe UMP, qui joue la montre.

Jean-Jacques Bourdin décide alors de conclure l’interview, à l'heure prévue mais d’une jolie pique quand même. Le dialogue porte, cette fois, sur la réduction du nombre de députés. Une question qui "ne choque pas" Christian Jacob mais sur laquelle il n’a pas d’avis tranché. Encore.

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-          Christian Jacob : Comprenez bien que tout ça, ce n’est pas des gadgets, ce n’est pas des coups de com’


-          Jean-Jacques Bourdin : Ce n’est pas des gadgets, ce n’est pas des coups de com’… Remarquez, la com’, ce n’est pas nous qui en faisons.


-          Christian Jacob : On en fait l’un et l’autre.


-          Jean-Jacques Bourdin : Vous en faites plus.

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Fin de l’entretien et publicité. On parie que les deux parties ont dû être ravies que cela se termine. 

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