C'est un message diffusé sur Facebook qui a mis le feu aux poudres. Alors que Dieudonné Mbala Mbala avait annoncé sa présence à la marche républicaine du 11 janvier, une tribune diffusée le soir-même sur sa page Facebook, retirée depuis, se concluait par un énigmatique "Je suis Charlie Coulibaly" mélangeant le journal satirique et l'auteur de la prise d'otages dans un supermarché casher de Vincennes le 9 janvier.
Comme le révèle Nice Matin, le maire de la ville, Christian Estrosi, a décidé d'interdire le spectacle de Dieudonné prévu le 25 juin prochain suite à ce texte. Dans un communiqué, il déclare :
Il est hors de question pour moi que M. BALA M BALA, qui n'est plus un humoriste depuis longtemps, (...) se produise dans notre ville.
La vieille, le maire de Nice avait dénoncé sur Twitter la tribune de l'ex-humoriste l'assimilant à une "apologie du terrorisme" :
Les propos de @MbalaDieudo sur sa page Facebook sont inadmissibles et intolérables en république, c’est simplement l’apologie du terrorisme
— Christian Estrosi (@cestrosi) January 11, 2015
Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve a demandé des poursuites contre l'ancien humoriste en marge d'une visite à la communauté juive rue des Rosiers à Paris :
Ces propos sont une abjection. J'ai donné des instructions à la direction juridique et des libertés publiques du ministère de l'Intérieur pour examiner immédiatement la suite qui peut être examinée en droit. J'envisage de donner les suites les plus sévères à cette déclaration qui, après la manifestation d'hier, témoigne d'une irresponsabilité, d'un irrespect et d'une propension de cet individu à attiser la haine et la division.
Manuel Valls s'est lui aussi exprimé sur la question, cité par l'AFP :
Il ne faut pas confondre la liberté d'opinion avec l'antisémitisme, le racisme, le négationnisme. Le racisme, l'antisémitisme, le négationnisme, l'apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits.
En réponse à l'ouverture d'une enquête judiciaire contre Dieudonné, Jean-Marie Le Pen, proche du polémiste, a mis en cause la décision de justice :
1ère décision en faveur de la liberté d'expression réclamée par les millions de manifestants: Dieudonné poursuivi pour un Twett satirique.
— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) January 12, 2015
Dans son texte publié puis retiré, Dieudonné Mbala Mbala ironisait sur la marche à laquelle il venait de participer avant de se déclarer être "Charlie Coulibaly" :
D'autres responsables politiques se sont indignés face à cette tribune. Ainsi, le député PS Yann Galut sur sa page Facebook réclamait des poursuites judiciaires à l'encontre de Dieudonné.
En lisant le statut de #Dieudonné, j'ai vraiment la rage... Je demande à la Justice de le poursuivre...#antisémitisme #NousSommesCharlie
D'autres étaient plus directs, comme Julien Dray sur sa page Facebook, qualifiant l'ancien humoriste "d'enfoiré" :
Enfin, Laurent Fabius s'est également exprimé sur la comparaison faite sur l'antenne de France Inter le 12 janvier entre Charlie Hebdo et Dieudonné :
Tout à l'heure, je ne sais pas qui, faisait la comparaison entre Dieudonné et Charlie Hebdo. Je voulais faire la comparaison qui ne doit pas être menée entre Dieudonné et Charlie. Charlie Hebdo est un appel à l'humour. Dieudonné c'est un appel à la haine. Ça n'a rien à voir.
[EDIT 13h]
Ajout des propos de Bernard Cazeneuve.
[EDIT 16h]
Ajout du tweet de Jean-Marie Le Pen et du statut Facebook de Julien Dray.
[EDIT 16h30]
Ajout des déclarations de Manuel Valls à l'AFP.