Christiane Taubira défend les députés PS "frondeurs" : "si on considère que les textes du gouvernement ne peuvent être modifiés, on n’a qu’à abroger le Parlement"

Publié à 16h56, le 18 juin 2014 , Modifié à 16h56, le 18 juin 2014

Christiane Taubira défend les députés PS "frondeurs" : "si on considère que les textes du gouvernement ne peuvent être modifiés, on n’a qu’à abroger le Parlement"
Christiane Taubira. © Maxppp.

"On va continuer à défendre nos amendements", a rétorqué à Bruno Le Roux l’aubryste et frondeur Christian Paul, mardi 17 juin. Des frondeurs qui voient Christiane Taubira voler à leur secours face aux menaces et aux appels à une stricte discipline de groupe. Iconoclaste et libre – puisque non encartée dans un parti – la garde des Sceaux a défendu le droit des parlementaires à amender les textes du gouvernement. "La vie politique est faite de ça et tant mieux", a-t-elle déclaré.

Interrogé par LCI à la sortie du Conseil des ministres ce mercredi 18 juin, Christiane Taubira a ainsi poursuivi :

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Nous sommes dans une démocratie. Je conçois parfaitement le pluralisme. Je conçois parfaitement la perception différenciée d’un certain nombre de sujets.

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Mais la ministre de la Justice va encore plus loin. Et plus franco. Elle estime ainsi que si l’on dénie aux députés ce droit d’amendement, autant supprimer le Parlement et "aller au bout du raisonnement".

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Il faut s’assurer qu’il y ait des espaces de débats, des espaces d’amélioration des textes parce que si on considère que les textes du gouvernement ne peuvent pas être modifiés, on n’a qu’à abroger le Parlement.

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Pour elle, les projets de loi préparés par le gouvernement sont "une structure, une charpente, une colonne vertébrale" qu’il ne "faut pas fragiliser". Mais, précise-t-elle "bien entendu", "l’amélioration des parlementaires est bienvenue".

"C’est une conclusion au débat qui a été voté", a pourtant insisté, mardi 17 juin, Bruno Le Roux souhaitant clore le débat interne aux députés socialistes sur le budget rectificatif. Et pour le patron du groupe socialiste à l’Assemblée, l’unité du groupe et sa "responsabilité" doivent primer sur les velléités, "minoritaires" selon lui, des députés frondeurs de déposer des amendements au projet du gouvernement. Des frondeurs désormais soutenus par Christiane Taubira.

Qu’en pensent Jean-Marie Le Guen, pour qui les députés frondeurs sont "soi-disant socialistes" ou Bruno Le Roux, qui promet que les comportements "anormaux" seront signalés au Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis ?

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