HORS LIMITES - Les 35 heures, c'est sacré. Dans une interview à Libération vendredi 29 août, Claude Bartolone a estimé que la gauche ne devait pas revenir sur la durée légale de travail. La proposition d'Emmanuel Macron, formulée alors qu'il n'était pas encore ministre de l'Économie, a provoqué la première polémique du gouvernement Valls II, jeudi 28 août.
Réponse du président PS de l'Assemblée nationale :
La gauche perd en crédibilité quand elle détricote une partie de ce qu'elle est et de ce qu'elle a construit par le passé. Comme socialiste, je suis attaché à certains principes. On ne touche pas aux totems du progrès social.
Le député de Seine-Saint-Denis a encore considéré que "les salariés risquent d'interpréter ces propositions comme un effort supplémentaire qui leur est réclamé sans contrepartie de la part du monde de l'entreprise." Une prise de position qui rejoint celle du premier secrétaire du PS. Jean-Christophe Cambadélis a lancé jeudi un avertissement à peine voilé à Manuel Valls et à certaines "tentations" social-libérales. "Je me suis opposé fermement à certaines dérives à la gauche du Parti socialiste. Je pourrais le faire vis-à-vis d'autres tentations", a-t-il mis en garde.
Claude Bartolone est également revenu sur le remaniement et les départs d'Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Il s'est notamment interrogé sur le timing choisi par les deux ex-ministres :
J'ai beaucoup de respect pour l'action qui a été celle de Benoît Hamon et j'ai une vraie complicité amicale avec Arnaud Montebourg. Mais leur attitude à Frangy-en-Bresse a été un mauvais coup porté au pays et à la gauche. Je ne comprends pas. Ils ont fait le choix de rester au gouvernement après l'annonce du pacte de responsabilité, et ils en sortent au moment même où l'inflexion que nous étions quelques-uns à réclamer s'opère...
Et comme le patron du PS, le titulaire du "perchoir" a appelé sa famille politique à respecter son "devoir de responsabilité et de sens de l'État. Je ne crois pas à l'accident législatif. [...] On n'a pas le droit de contribuer à un nouveau 21 avril, voire de donner les clés de la République à l'extrême droite", a-t-il prévenu