Comment l'oeil de Matignon a coûté une interview au secrétaire d'Etat André Vallini

Publié à 08h20, le 18 juillet 2014 , Modifié à 08h32, le 18 juillet 2014

Comment l'oeil de Matignon a coûté une interview au secrétaire d'Etat André Vallini
© Maxppp

André Vallini a failli avoir une grande interview dans L'Opinion. Failli. Car, comme le raconte le quotidien sur son site, Matignon est intervenu pour "retravailler" les réponses du secrétaire d’État à la Réforme territoriale. Au final, l'entretien n'a pas été diffusé.

Selon les propres mots du journaliste, Dominique De Montvalon, l'interview de ce "hollandais à 120%" n'était pas "révolutionnaire" et ne mettait en rien à mal la cohésion gouvernementale, bien au contraire. Seulement, à l'heure où la réforme territoriale est examinée à l'Assemblée nationale, le secrétaire d’État chargé de cette réforme s'exprimait sur d'autres sujets, en dehors du champ de son ministère, et sur des questions politiciennes comme la possibilité d'une primaire en 2017 ou le comportement d'Arnaud Montebourg.

L'Opinion raconte par le menu comment - après accord entre le média et le ministre - le cabinet a relu en premier les propos d'André Vallini, les rabotant à la marge. Puis comment le secrétaire d'Etat est intervenu dans un second temps pour amender le texte déjà revu par son cabinet, cette fois-ci en ajoutant des précisions mais sans en bouleverser le sens. Le tout avant d'alerter Matignon. Dominique De Montvalon écrit :

Là, avec le cabinet du Premier ministre, les choses se compliquent. Grosso modo : comment André Vallini a-t-il pu répondre à des questions sur la proportionnelle – prérogative absolue du chef de l’Etat – ou, pire encore, sur la future présidentielle ? Inadmissible.

Finalement, à une heure du bouclage, c'est André Vallini en personne qui contactera L'Opinion pour saboter sa propre interview : elle doit encore être retravaillée avant publication. Le quotidien refuse et décide de publier un entretien vide du secrétaire d'Etat.

D'autres n'auront pas eu à franchir toutes ces barrières, comme Jean-Yves Le Drian qui, six jours plus tôt, accordait une grande interview au Monde, s'exprimant sans problème sur les chances de François Hollande en 2017. Le tout malgré sa qualité de ministre de la Défense.

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