Notre éditorialiste Olivier Duhamel anticipe les résultats des élections européennes de dimanche, et, surtout, les commentaires, qu’il conteste à l’avance.
>> Non, la participation n’est pas minable. Tout a été fait pour dissuader les électeurs d’aller voter :
- Un mode de scrutin dénué de sens avec huit circonscriptions, qui ne correspondent à rien, au lieu d’une seule.
- Une offre électorale illisible, avec une moyenne de 24 listes par circonscription, jusqu’à 31 en Île-de-France.
- Des têtes de liste peu connues, loin de la belle époque où les socialistes étaient conduits par Mitterrand, Jospin, Fabius ou Rocard, la droite et le centre par Simone Veil, Chirac ou Giscard.
- Une campagne franco-française, les uns appelant principalement à sanctionner Hollande, les autres à dénoncer l’austérité qu’ils mettent en œuvre.
>> Non, le FN n’est pas le 1er parti de France.
Une hirondelle ne fait pas le printemps. Une élection à faible participation ne fait pas le premier parti de France. Il reste le cinquième aux élections municipales, le troisième à la présidentielle.
>> Non, le parti socialiste n’est pas moribond.
L’échec aux européennes est incontestable. Il redouble le fiasco des municipales. Mais n’oublions pas qu’en 2009, le parti socialiste fut presque rattrapé par les Écologistes. A la présidentielle qui suivit trois ans après, les écolos passèrent de 16% à 2%, et les socialistes de 16% à 28,6% au 1er tour et 51,6% au second.
Perdre les européennes ne garantit certes pas de gagner les élections suivantes… Mais les résultats des européennes ne se répètent en rien aux élections générales.