A une semaine des élections européennes, pour lesquelles les discussions au sein du Front de gauche entre PG et PCF ont été difficiles pour boucler listes et programmes, l’affaire Kerviel révèle une nouvelle dissension entre les deux meilleurs ennemis Pierre Laurent, patron du Parti communiste, et Jean-Luc Mélenchon.
Depuis juillet 2013 , le Parti de gauche et Jean-Luc Mélenchon sont les premiers soutiens politiques de Jérôme Kerviel, incarcéré ce lundi 19 mai. L’eurodéputé et ex candidat à la présidentielle va jusqu’à comparer le procès du trader avec l’Affaire Dreyfus . "Dreyfus n’est pas des nôtres et on l’a soutenu. Kerviel est innocent, donc on le soutient", a ainsi expliqué Jean-Luc Mélenchon .
Une innocence de l’ancien employé de la Société générale que conteste fermement Pierre Laurent, pour qui Jérôme Kerviel "a sa part de responsabilité", même s’il "n’a pas la première responsabilité". Invité de France Info ce 19 mai, le sénateur communiste de Paris, qui dit "attendre le procès du système bancaire et de la fraude fiscale", assure que "Jérôme Kerviel a été un rouage de ce système" :
"Il y a prêté la main très directement. Mais il paye, il a été condamné.
"
Prenant une nouvelle fois le contre-pied de Jean-Luc Mélenchon, qui a claqué la porte du Parti de la gauche européenne suite à la reconduction à sa tête de… Pierre Laurent , le patron du PCF embraye :
"Je ne considère pas Jérôme Kerviel comme un héros. Il a été un rouage d’un système financier spéculatif que nous combattons de toutes nos forces. Evidemment le système bancaire et la Société générale ne peuvent pas être quitte.
"
Car la banque, et l’ensemble du système bancaire, est le principal responsable de la crise de la dette, selon Pierre Laurent qui dédouane un peu Jérôme Kerviel. "La première responsabilité, c’est celle d’un système qui a entraîné tout un tas de traders dans ce jeu spéculatif qui nous a coûté très cher", développe-t-il.
Et de conclure :
"La dette, c’est d’abord la dette du système bancaire et financier et non pas l’excès de dépenses publiques, comme le disent certains.
"
Un message politique à l’intention de la majorité, pour faire oublier les divergences avec son principal allié ? "Certains" apprécieront.