Critiqué par Ségolène Royal, sa ministre de tutelle, Frédéric Cuvillier défend publiquement son action dans le dossier des autoroutes

Publié à 12h03, le 15 mai 2014 , Modifié à 07h55, le 16 mai 2014

Critiqué par Ségolène Royal, sa ministre de tutelle, Frédéric Cuvillier défend publiquement son action dans le dossier des autoroutes
Frédéric Cuvillier, le 2 mai. (Maxppp).

DISCOURS DE LA MÉTHODE - C'est l'histoire d'un secrétaire d'État, Fréderic Cuvillier obligé d'expliquer dans la presse qu'il n'a pas "baladé" les patrons des sociétés d'autoroute pendant deux ans, contrairement à ce qu'affirme sa ministre de tutelle, Ségolène Royal.

La ministre de l'Écologie, veut, on le sait, remettre à plat l'écotaxe . Elle propose de taxer les bénéfices des sociétés gestionnaires d'autoroutes en échange d'une rallonge de la durée de leur concession. Et Ségolène Royal critique publiquement, au passage, la gestion de ce dossier par le ministre des Transports du gouvernement Ayrault, Frédéric Cuvillier, devenu son secrétaire d'État.

Dimanche 11 mai, dans les colonnes du Journal du Dimanche, la ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie vante un "dispositif gagnant-gagnant" et évoque la relation de Frédéric Cuvillier avec les patrons des sociétés d'autoroute en ces termes  :

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Cela fait deux ans qu'on les balade.

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Longue réponse courroucée de Frédéric Cuvillier, ce jeudi 15 mai, dans Les Échos. Le secrétaire d'État aux Transports assure que sa patronne juge trop vite et explique même que le dossier était piloté directement par le président de la République :

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Quand on connaît un peu ce dossier, on sait que l'État a été extrêmement actif. Le président de la République m'avait demandé de faire aboutir ce plan de relance et je lui rendais régulièrement compte.

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"Ce plan a été négocié durement, âprement, pendant dix-huit mois", détaille Frédéric Cuvillier en listant les points de friction dans la négociation avec les groupes Vinci, Eiffage et Abertis.

Ce plan devant être validé par les autorités européennes de la concurrence, le secrétaire d'État indique que "les services du ministère ont préparé les dossiers de pré-notification en fin d'année dernière, et ceux-ci ont été déposés en janvier-février".

Et Frédéric Cuvillier répond encore à sa ministre de tutelle, par médias interposés :

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Ce calendrier peut sembler long, mais nous avons pris le parti de présenter les dossiers les plus solides, pour gagner du temps après.

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Outre la défense de sa méthode, Frédéric Cuvillier contredit même, sur le fond, la pertinence de vouloir remplacer l'écotaxe par un prélèvement sur les bénéfices des sociétés d'autoroutes :

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La prorogation des concessions ne peut pas être une solution érigée en théorie de financement.

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