"Si Mélenchon était au pouvoir, il mettrait tous les Mélenchon en taule." Voilà la phrase qui résume à peu près la position de Daniel Cohn-Bendit sur l'ancien candidat à la présidentielle, co-président du Parti de gauche. "Dany" a lu le billet de blog de Jean-Luc Mélenchon sur l'Ukraine, dans lequel ce dernier qualifie la révolte ukrainienne de "putsch". L'ancien leader de Mai-68, eurodéputé écologiste et chroniqueur à Europe 1, estime que Jean-Luc Mélenchon a fait là son "coming-out" autoritaire.
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Voilà ce qu'il déclare dans sa chronique du 4 février :
Après Castro, Chavez, Maduro, Ianoukovitch et Poutine, maintenant il a trouvé son orientation: 'je hais les masses'. Voilà ce que dit Jean-Luc Mélenchon. Monsieur Résistance, Monsieur La Révolte, en fait, méprise le peuple et le mouvement. C'est vrai que quand un peuple se lève, tout n'est pas très clair, et le peuple doit trouver son orientation.
S'il ne disculpe pas le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, Jean-Luc Mélenchon épargne la Russie pour concentrer ses critiques sur la diplomatie française, européenne, et américaine. Daniel Cohn-Bendit trouve l'explication de ce positionnement dans l'histoire idéologique de Mélenchon :
Une fois trotskiste, toujours trotskiste. Il faisait partie de la secte la plus débile, l'OCI. Il y a des gens qui étaient dans leur jeunesse un peu débiles, ça peut arriver à tout le monde même à moi. Mais lui, il n'a pas changé. Il est resté dans la même structure mentale. Et puis il est très désagréable.
Mélenchon a une vision autoritaire de la vie et de la politique. Il est scotché dans les années 30.
Tout en crescendo, Daniel Cohn-Bendit est invité à imaginer l'exercice du pouvoir par Jean-Luc Mélenchon :
Mélenchon au pouvoir, c'est pas la peine d'y penser il n'y arrivera jamais. Mélenchon au pouvoir, il mettrait tous les Mélenchon en taule. C'est ça qui est intéressant ! Tous ceux qui manifestent, allez hop ! Ils passeraient en taule.
L'une des illustrations de cet exercice assez "musclé" de la politique est, selon Daniel Cohn-Bendit, son rapport aux médias, qu'il n'hésite pas à brocarder régulièrement :
Dès qu'un journaliste ose le critiquer, il lui tape dessus. Alors si vous êtes journaliste et femme, en plus, vous en prenez plein la gueule.