Les pavés et, en-dessous, la plage, c'est loin. 46 ans après mai 68, dont il fut l'un des frondeurs les plus actifs, Daniel Cohn-Bendit a politiquement évolué. Dany le rouge, comme on l'appelait non loin de la Sorbonne, se déclare aujourd'hui gaulliste. Oui oui, vous avez bien lu.
Alors certes, entendre Daniel Cohn-Bendit revendiquer l'héritage de celui qui, en 1968, parlait des manifestations comme de la "chienlit" peut surprendre. Mais il y a une explication. Lors de sa chronique, vendredi 26 septembre, sur Europe 1, l'ancien eurodéputé écolo prône une réforme du Sénat. C'est là qu'il dégaine son argument béton :
Je suis gaulliste parce que le premier qui a tapé sur le Sénat, quand même, c'est de Gaulle. Et en 69, il a été viré parce que les Français ont dit 'non' mais la proposition de réforme qu'il avait du Sénat allait dans la bonne direction.
"On fait une grande réforme de décentralisation, de nouvelles régions. Faisons une deuxième chambre des régions qui contrôle, qui est la chambre de la décentralisation, qui a la compétence de la décentralisation. Et quand il y a un sujet décentralisation, eh bien c'est le Sénat qui doit être écouté et l'Assemblée nationale ne pourra pas passer sur le corps du Sénat", propose Daniel Cohn-Bendit qui souhaite aussi que la chambre haute devienne aussi "la chambre de l'Europe".
Pas sûr cependant que cet héritage gaulliste soit apprécié / partagé par ses anciens collègues d'EELV. Ni par les sénateurs d'ailleurs.