Dans son nouveau livre, Jean-Luc Mélenchon explique ne plus avoir "envie de dégommer tout le monde avec une batte de baseball"

Publié à 10h01, le 09 octobre 2014 , Modifié à 16h53, le 17 octobre 2014

Dans son nouveau livre, Jean-Luc Mélenchon explique ne plus avoir "envie de dégommer tout le monde avec une batte de baseball"
Jean-Luc Mélenchon © © Maxppp

POSE TA BATTE - Après s'être mis en retrait de la coprésidence du Parti de Gauche pour "bâiller aux corneilles", Jean-Luc Mélenchon revient dans le combat politique avec un livre, L'ère du peuple, en librairies ce jeudi 9 octobre. Un livre dans lequel l'ancien candidat à l'élection présidentielle plaide pour une VIe République et défend son programme, centré autour de ce qu'il nomme "l'écologie socialiste". Surtout, il se dit apaisé, plus calme.

En témoigne cette phrase, citée par la journaliste d'Europe 1 Caroline Roux :

Je n'ai plus envie de dégommer tout le monde avec une batte de baseball.

Invité de France Inter ce jeudi, l'ancien co-président du PG a expliqué ce changement de ton :

J'ai été le bruit et la fureur à l'époque où il fallait l'incarner, la faire voir, la rendre visible parce qu'on faisait comme si elle n'existait pas. Mais ce n'est plus ça maintenant le sujet. Le sujet, c'est trouver les sorties harmonieuses, apaisées, par le haut et non pas par le bas.

"Il est temps de passer à autre chose", poursuit-il, même s'il reconnaît avec une certaine dose de contradiction que "le calme et l'apaisement hélas ne sont pas dans la vie". Voilà comment Jean-Luc Mélenchon voit son nouveau rôle, prenant l'exemple des bisbilles entre le Front de gauche et les communistes aux dernières municipales :

Le devoir d'un porte-parole, ce doit être d'incarner un horizon, un futur. Et ce futur doit être plutôt un futur d'harmonie que de disputes généralisées. 

Alors, vraiment finie, la "fureur" ? En tous cas, il n'a pas fini de "taper" sur François Hollande et Manuel Valls avec sa "batte de baseball". En privé, il n'appelle le premier que par son surnom de "pépère", rappelle Caroline Roux, qui détaille les mots doux qu'il emploie pour le décrire dans son livre :

Menteur, fourbe et servile.

Sur France Inter, il le qualifie de "pompier pyromane" pour critiquer son positionnement vis-à-vis de Marine Le Pen. Plus fort, au sujet du couple que forment le président et le Premier ministre :

Pour Hollande et Valls, qui ne sont pas de gauche, rien n'est tabou, tous les acquis sociaux passent à la caisse.

"N'y a-t-il plus rien à attendre de la gauche au pouvoir ?", lui demande son intervieweur. "Dans mon esprit non, sinon des malheurs supplémentaires pour notre peuple", répond le Mélenchon nouveau. Et d'ajouter :

Nous parlons de la gauche au pouvoir, mais tout le monde sait que c'est une politique de droite extrêmement violente.

[Bonus track]

Interrogé sur le débat autour d'une éventuelle modulation des allocations familiales en fonction des revenus, dont François Hollande a indiqué qu'il s'agissait d'un point "en discussion" mais "pas retenu", Jean-Luc Mélenchon s'est laissé aller à une métaphore ferroviaire, afin d'illustrer sa vision de l'universalité des prestations sociales. 

Ce qui doit changer, c'est le point de départ par l'impôt ou par la cotisation : plus on a, plus on cotise, plus on paye d'impôt. Mais ensuite, on a droit aux mêmes prestations.



Enfin, quand vous prenez le train, il n'y a pas le compartiment pour les riches et le compartiment pour les autres, tout ça est absurde.On monte tous bien dans le même train et on fait bien tous le même voyage.

Si Jean-Luc Mélenchon *oublie* ainsi l'existence d'une première et d'une seconde classe dans les tarifs de la SNCF, c'est peut-être parce que quand il prend l'avion, il ne fréquente que la classe affaires.

Du rab sur le Lab

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