Déplacement de 4 parlementaires en Syrie : Laurent Fabius confirme avoir été informé

Publié à 09h06, le 02 mars 2015 , Modifié à 09h31, le 02 mars 2015

Déplacement de 4 parlementaires en Syrie : Laurent Fabius confirme avoir été informé
Laurent Fabius le 24 février 2015. © AFP / François Guillot

CLARIFICATION - Oui, Laurent Fabius avait bien été informé du déplacement en Syrie de quatre parlementaires français. Le ministre des Affaires étrangères l'a déclaré ce 2 mars sur BFMTV. Il confirme ainsi une partie de la version donnée par l'un des ces parlementaires, Gérard Bapt, qui assure depuis le début que l'Elysée, le ministère de la Défense, celui de l'Intérieur et et celui des Affaires étrangères étaient prévenus. Il infirme en revanche les affirmations du patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, selon qui personne ne savait.

Laurent Fabius explique ainsi ce 2 mars :

On m’avait dit qu’il y avait une initiative de cette sorte, je n’en connaissais pas les détails et j’avais fait dire que je la désapprouvais tout à fait. Oui, on m’en avait parlé. C'est mon attaché parlementaire qui m’a dit qu’un certain nombre de parlementaires voulaient aller là-bas. J’ai dit : "c’est absurde".

"Absurde", le mot revient de nombreuses fois dans la bouche du ministre, qui condamne fortement l'initiative :

Ma réaction c’est condamnation + consternation.



Condamnation car il y a une politique de la France, les parlementaires sont libres mais aller servir la soupe à Monsieur Bachar al-Assad, c’est absurde. Bachar al-Assad et les terroristes Daech c’est le vers et le revers d’une même médaille, ils se soutiennent les uns les autres. Au départ, c’est en libérant des prisonniers que Bachar al-Assad a encouragé le mouvement terroriste. Croire qu’il est une alternative est complètement absurde.



C’est consternant car, qu’on ne puisse pas réfléchir à tout ça alors qu’on est un parlementaire, c’est absurde. Voilà, c’est absurde.

Comme l'avait déjà relevé le Lab, la connaissance de Laurent Fabius faisait peu de doute. Le voyage des 4 parlementaires avait été révélée par le JDD dès le 15 février et le ministre avait été interrogé sur ce point dans le Grand rendez-vous Europe 1 le même jour. Une rencontre avec Bachar al-Assad en personne n'était en revanche pas mentionnée.

Si le ministre des Affaires étrangères confirme, François Hollande et Manuel Valls assurent quant à eux ne pas avoir été informés.

Le député PS, Gérard Bapt, est pour sa part dans le collimateur de ses camarades. Comme l'a révélé le Lab, le patron du groupe PS à l'Assemblée, Bruno Le Roux, a ainsi demandé sa démission de la présidence du groupe d'amitié France-Syrie.

Du rab sur le Lab

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