"Désarmement pénal": Christiane Taubira accuse Nicolas Sarkozy d’alimenter des querelles misérables et dénonce un procès infondé

Publié à 10h40, le 22 janvier 2015 , Modifié à 11h35, le 22 janvier 2015

"Désarmement pénal": Christiane Taubira accuse Nicolas Sarkozy d’alimenter des querelles misérables et dénonce un procès infondé
Christiane Taubira © PASCAL GUYOT / AFP

Finie l’unité nationale. Sur le plateau du 20H de France 2, mercredi 21 janvier, Nicolas Sarkozy a ressorti la boîte à gifles et critiqué l’action gouvernementale. Parmi les griefs du président de l’UMP, la politique pénale de Christiane Taubira –cible régulière d’une partie de la droite.  L’ancien chef de l’Etat a déclaré :

Madame Taubira a eu comme première décision de supprimer les peines planchers et le plan prison. Comment voulez-vous qu’on mette en place l’encellulement individuel pour les djihadistes ? Il faut mettre fin à cette politique de désarmement pénal.

Jeudi 22 janvier, la garde des Sceaux réplique. Invitée du 7-9 de France Inter, Christiane Taubira répond que le "temps de se livrer à des querelles misérables" n’est pas venu.  Et renvoie Nicolas Sarkozy à sa propre politique pénale :

Je pourrais jouer sur les dates. Je pourrais jouer, par exemple, sur les dates qui concernent les meurtriers : 2005, 2008,  2010, 2011… Je me refuse à le faire. Je pourrais évoquer le fait que l’un de ces meurtriers lorsqu’il est sorti de prison, il est sorti dans un procédé automatique qui relevait de l’ancienne législation.

[Lire à ce sujet le décryptage de Libération]

Relance immédiate de Patrick Cohen. "C’est-à-dire que le précédent gouvernement a laissé des individus dangereux en liberté ?". La ministre tempère :

Non je n’ai pas dis ça. Je ne l’ai pas dis et je ne le pense pas. Je dis que si il fallait se livrer à des querelles, on pourrait aussi poser des faits sur des dates. Donc je dis que nous refusons de le faire. Et aucun de nous ne l’a fait.

Ce qui n’empêche pas Christiane Taubira de dénoncer le procès "infondé" et "absolument insupportable" mené par l’ancien président de la République à l’égard de sa politique pénale. Des attaques qui n’auraient aucun sens selon la garde des Sceaux . Elle explique :

Le code pénal n’a pas été modifié, les sanctions pénales sont appliquées de la même façon.

[Bonus Track] Taubira symboliquement opposée à la peine d’indignité nationale

Interrogée sur la création d’une peine d’indignité nationale pour les terroristes – une proposition de l’UMP à laquelle le PS s’est rallié – Christiane Taubira se montre très réservée. « Ce n’est pas un symbole que moi j’aurais revendiqué », explique-t-elle, indiquant toutefois qu’elle réserve « son point de vue » aux conclusions des deux parlementaires chargés par l’exécutif de faire des propositions à ce sujet.

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