Nicolas Sarkozy met de côté l'unité nationale et distribue les cartons rouges

Publié à 21h31, le 21 janvier 2015 , Modifié à 09h23, le 22 janvier 2015

Nicolas Sarkozy met de côté l'unité nationale et distribue les cartons rouges
Nicolas Sarkozy sur le plateau de France 2, ce mercredi 21 janvier © Montage Le Lab

Oui, Nicolas Sarkozy semble bien être las du climat d’union nationale. Invité du 20 heures de France 2 ce mercredi 21 janvier, le président de l’UMP a jugé que l’impératif d’unité né des attentats contre Charlie Hebdo "était incontournable, indispensable". Un emploi de l’imparfait qui sonne comme la fin annoncée de la trêve entre partis politiques.

Nicolas Sarkozy a d’ailleurs distribué les cartons rouges sur le plateau de David Pujadas. La salve la plus violente aura été pour Manuel Valls. Comme une partie de la gauche et de la droite, le patron de l’UMP a violemment condamné l’emploi par le Premier ministre du terme "apartheid" pour désigner la marginalisation de certaines catégories de la population française. Ce qui, dans sa bouche, donne ceci :

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Je suis consterné par cette expression (...). L’apartheid, c’est la loi honteuse qui entre 1948 et 1994 a fait régner une inégalité des droits entre les noirs et les blancs en Afrique du sud (…). C’est une faute. Et imaginez ce que peut penser aujourd’hui un habitant de la ruralité, qui se sent si souvent abandonné, qui ne brûle pas d’abribus, qui ne casse pas les voitures, quand il voit le Premier ministre qui (...) compare la République à l’apartheid.

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François Hollande n'a pas non plus été épargné. Aux préconisations annoncées le même jour par le président pour rétablir la fermeté à l’école, l’ancien chef de l’Etat a opposé les mesures décidées sous son mandat et supprimées par la gauche :

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Quand nous avions fait voté la suspension des allocations familiales pour les familles qui ne réagissaient pas quand leurs enfants étaient absents, je me suis fait insulter. Qui a combattu cette mesure de bon sens ? Il faut donner un arsenal de sanctions aux maîtres, aux professeurs. Supprimer les notes, les classements, les bourses aux mérites, c’est le contraire.

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Après la sémantique de Manuel Valls et l’éducation, la justice. L’interviewé a également remis le couvert sur la politique pénale de Christiane Taubira :

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Madame Taubira a eu comme première décision de supprimer les peines planchers et le plan prison. Comment voulez-vous qu’on mette en place l’encellulement individuel pour les djihadistes ? Il faut mettre fin à cette politique de désarmement pénal.

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[BONUS TRACK] Ma solution contre le terrorisme ? Les heures sup' dans la police

Critiquer c'est bien, proposer c'est mieux. Nicolas Sarkozy a donc livré ses préconisations pour lutter contre le terrorisme. Constatant que les renforts dans la police et les services de renseignement promis par le gouvernement ne pourraient être effectifs dans l'immédiat, "puisqu'il faut deux années pour former un gardien de la paix", le prédécesseur de François Hollande dit vouloir "rétablir" les heures supplémentaires dans la police. Explications de Nicolas Sarkozy :

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Je fais une proposition toute simple : vous pouvez renforcer notre dispositif sans perte de temps en décidant de rétablir les heures supplémentaires dans la police, dans les services de renseignement (...). J’ai vu leurs syndicats ce matin, ils sont tous d’accord. Ce qui permettra d'utiliser une capacité supplémentaire. On peut avoir 4000 équivalents temps plein de plus tout de suite.

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Et de sortir un autre chiffre pour renforcer son argumentation : "Les 35 heures dans la police avaient diminué d'un coup d'un seul 8.000 postes et les heures supplémentaires que nous avions offert à l'ensemble des fonctionnaires avaient permis 4.000 postes de plus."

Du rab sur le Lab

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