"Clairement, il a cédé devant une salle." Invité de RMC ce 17 novembre, Franck Riester, partisan de Bruno Le Maire et défenseur du mariage pour tous à l'UMP, s'est dit "déçu" par la concession faite par Nicolas Sarkozy devant les militants de Sens commun, un collectif rattaché à l'UMP et opposé à la loi Taubira. Un acte de faiblesse et de "l'opportunisme électoral", selon le député de Seine-et-Marne :
Lui qui a toujours dit "je n’ai jamais cédé devant la rue", là il a cédé devant une salle de 2000 personnes. Et à y réfléchir, on ne voit pas d’autre raison que l’opportunisme électoral. Il voit bien que Bruno Le Maire fait une campagne tonitruante, il est en train de gagner beaucoup de voix chez les militants.
Défendant son poulain, Franck Riester réclame un président de l'UMP "clair sur ses idées" :
Qui ne dise pas "blanc" à ceux qui ont envie d'entendre "blanc" et "noir" à ceux qui ont envie d'entendre "noir".
Dernière couche, le député confesse sa déception à l'égard de l'ancien chef de l'Etat :
Je suis déçu. J’ai beaucoup soutenu Nicolas Sarkozy. Sur un sujet aussi difficile qui a autant divisé les Français on avait besoin , pour celui qui a été garant des valeurs de la République, de cohésion nationale, d’un geste de fraternité, des idées claires.
Le 15 novembre devant les militants de Sens commun, Nicolas Sarkozy a commencé par expliquer qu'il souhaitait une "réécriture de fond en comble" de la loi Taubira avant de concéder, devant une salle scandant "Abrogation ! Abrogation !", que cette réécriture passerait par ... l'abrogation :
Si vous préférez qu'on dise [qu'il faut] abroger la loi Taubira pour en faire une autre ... En français, ça veut dire la même chose ... Ça aboutit au même résultat. Mais enfin, si ça vous fait plaisir, franchement, ça coûte pas très cher !
Comme l'explique le spécialiste du droit constitutionnel Didier Maus au Parisien ce lundi, réécrire une loi et l'abroger ne sont cependant pas deux démarches semblables. La première "consiste à modifier ses dispositions" et la seconde "veut dire supprimer un régime juridique qui a existé à un moment donné".