Serait-ce un soutien officiel ? Jusqu'ici, François Bayrou s'était contenté d'indiquer qu'il serait "prêt à aider" Alain Juppé, en qui il voit "un homme responsable et rassembleur". "Quelqu’un qui peut faire du bien au pays." Mais en privé, le président du MoDem serait allé bien plus loin, à en croire une confidence faite au Journal du Dimanche, daté du 21 septembre.
Voilà "l'encouragement" que le maire de Pau aurait "glissé" au maire de Bordeaux, candidat aux primaires UMP en vue de la présidentielle 2017, selon l'hebdomadaire :
Si tu peux être président de la République, je signe et je te soutiens !
Mais François Bayrou ne range pas pour autant ses propres ambitions au placard. Dans cette interview au JDD, l'ancien candidat à la présidentielle affirme que les deux hommes n'ont pas conclu d'accord formel :
Juppé et moi, nous nous aimons bien je crois, mais nous sommes assez orgueilleux tous les deux. Orgueilleux et ombrageux.Nous n'avons ni lui ni moi l'intention de nous "ticketer". Il n'y a pas de ticket possible en Ve République. Ce serait un contresens complet d'en arriver là. Ce que la situation entre nous a d'original, c'est qu'il n'y a ni manœuvre ni arrière-pensée.
Chacun jouera donc sa chance, mais un rassemblement entre les deux hommes - et leurs tendances politiques - ne serait donc pas exclu. François Bayrou, qui a "grand souci de la situation de notre pays", souhaite surtout sortir du "triangle des Bermudes" constitué à son sens par Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et François Hollande :
Je souhaite que des gens différents s'entendent pour rassurer les Français. Des gens honorables. Des gens dont les Français sentent qu'ils sont au moins honnêtes dans leur approche, et plus intéressés par l'intérêt général que par l'intérêt particulier.
Mais 2017, c'est encore loin. Avant la présidentielle, l'UMP devra désigner son champion au cours d'une primaire interne, à laquelle sont pour l'instant candidats Alain Juppé, François Fillon et, depuis vendredi, Nicolas Sarkozy. Si son choix semble fait, François Bayrou va donc dans un premier temps laisser le premier parti d'opposition régler ses comptes :
Après, bon, nous verrons bien.