10.000 patrons ont manifesté , ce lundi 1er décembre, à Paris et Toulouse. Dans leur bouche, des slogans : "libérez nos entreprises", "cadenASSEZ", illustraient leur exaspération.
S'ils n'ont pas pris part aux cortèges, François Fillon et Xavier Bertrand ont tenu à afficher leur soutien aux manifestants. Le député UMP de Paris a été le premier à dégainer, écrivant sur son blog que "le gouvernement aurait tort de voir dans cette initiative le fait d’une élite privilégiée, arc-boutée sur ses intérêts". Il a ajouté :
"Il faut écouter ces hommes et ces femmes qui se battent tous les jours pour développer leur activité, diriger des équipes, conquérir des marchés. Il faut entendre leur lassitude devant le flot des critiques dont ils sont la cible, comme s’ils étaient responsables du chômage, comme s’ils étaient coupables d’échouer ou de réussir, comme s’ils étaient suspects de réclamer plus de liberté, moins de charges, moins de règles rigides.
"
L'ancien Premier ministre a été imité quelques instants plus tard par son ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand. Soutenant le mouvement, le député UMP de l'Aisne a également dénoncé "l'étouffement fiscal et administratif !"
Je soutiens la mobilisation des chefs d'entreprises aujourd'hui, contre l'étouffement #fiscal et #administratif !
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 1 Décembre 2014
Sauf que François Fillon et Xavier Bertrand ont oublié un détail : la mobilisation des chefs d'entreprises, organisée notamment par le Medef et la CGPME, ne vise pas seulement la politique du gouvernement actuel mais celle menée depuis 30 ans en France. Voici ce qu'on peut lire sur le communiqué du Medef – qui n'a pas appelé à manifester dans la rue- signé par Pierre Gattaz :
"La France a des atouts formidables […].Mais ces atouts sont bridés par des actions, notamment réglementaires ou législatives, qui, depuis 30 ans, ajoutent en permanence de la complexité à la complexité, des charges aux charges, des contraintes aux contraintes.
"
C'est donc bien une politique à laquelle ont, entre autres, participé François Fillon et Xavier Bertrand qui est visée. Le premier a été le Premier ministre de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012. Le second a occupé le poste de ministre du Travail de 2010 à 2012.